[D] Dansons tous dans la joie

Après avoir fait son rapport au Raikage la veille Yamainu avait été félicité mais si ses entrainements lui avaient appris quelque-chose c'était bien qu'il ne fallait jamais se reposer sur ses lauriers. Il se levait donc ce matin en commençant par quelques tours de course dans la demeure du clan, il fit rapidement un arrêt pour nourrir et abreuvoir les chiens, il n était toujours ainsi, les habitants du chenil passaient avant ceux de la maison, ils rapportaient plus d'argent et causaient moins de soucis. Après sa course et ses quelques étirements quotidiens il déjeuna en vitesse pour partir le plus tôt possible à la tour du Raikage et ainsi avoir peut être la chance d'obtenir la meilleur mission avant les autres. Il enfournait le reste d'un bout de pain encore chaud alors qu'il courrait dans la rue, le soleil se levait, donnant au ciel brumeux une lueur presque irréelle.

Arrivé en haut de la tour son déjeuner lui remontait dans la gorge vu la vitesse à laquelle Yamainu avait monté les marche mais il frappa et attendit qu'on lui dise d'entrer. Une petite demie-heure plus tard il avait sa nouvelle mission et en tirait trois conclusions :

• Ce village était vraiment vide au point de ne rien avoir à faire désintéressant.
  
• Les missions palpitante étaient données encore plus tôt que l'aube.
  
• Ou alors le Raikage lui en voulait vraiment beaucoup.

Il savait pertinemment qu'aucune des trois n'était vraie mais animer une soirée du troisième âge était vraiment pire que jouer les chiens d'aveugle. Dresser un chiot puis monter un spectacle et le réaliser tout ceci en une après-midi ? Une journée s'il se dépêchait.

En courant vers l'établissement de vieillesse de Kumo le Genin réfléchissait à ce qu'il allait bien pouvoir faire, dresser un chien n'était pas chose facile, cela demandait de l'attention de la part de l'animal, de la rigueur de la part du dresseur et surtout du temps, beaucoup de temps.

Arrivé sur place une jeune femme à l'accueil emmena Yamainu dans la pièce où dormait le chiot, elle le planta là en lui indiquant seulement que s'il avait besoin de nourriture pour le chien ou d'équipement pour le spectacle le placard du fond contenait le nécessaire. Le Sekigan s'accroupit devant le panier du petit animal, celui-ci malgré sa respiration paisible était en plein rêve, agité de soubresauts et de coups de pattes fougueux. En l'observant Yamainu reconnu sans trop de difficulté qu'il s'agissait d'un Shiba, race assez rependue dans la région car chien montagnard. Pour l'instant sa fourrure pelucheuse et son air rondouillard le rendaient mignon mais plus tard ses muscles se développeraient et un instinct de loup l'habiterait, il ferait un très bon compagnon ici s'il était convenablement dressé, dans le cas contraire il sèmerait les dégâts sur son passage. Conscient qu'il ne fallait en aucun cas le réveiller au beau milieu de ses rêveries surtout s'il voulait que l'animal l'apprécie Yamainu hésita entre patienter et envoyer le gros lourdaud de chiot Kai au museau tout renfrogner pour le réveiller à sa façon. Il prit la petite boule de poil noir et la déposa dans le panier de Tuki, le chiot réveillé commença à lécher consciencieusement les oreilles de son compagnon ce qui eu pour effet de le sortir tout en douceur de son rêve. Après un glapissement interrogateur qui fit bondir de surprise de chiot noir Tuki se tourna vers Yamainu. Celui-ci tout en le grattant derrière les oreilles s'adressa au chiot, il savait que seul l'intonation de sa voix comptait mais il lui expliquait tout de même ce qui allait se passer.

Après plusieurs heures de tentatives pour calmer le jeune Tuki il s'avéra que Yamainu ne s'était pas trompé, le dressage de chien était une affaire de temps et avant que celui-ci ne comprenne comment se tenir il y avait du travail. Il ne pensait qu'à sauter en tout sens pour inviter le Genin dans son jeu.

L'heure avançait et le délai que Yamainu s'était laissé pour apprivoisé le chien venait d'expirer, il fallait à présent réfléchir au spectacle. Avec toujours une longueur d'avance Yamainu présenterait un Tuki discipliné ce soir, en effet après un rapide Kage Bunshin Yamainu enchaina avec un Henge. Pratique il avait désormais un clone de lui-même en c'était lui qui jouerais Tuki. Après avoir sortit des cerceaux, des cordes et un tas d'objets Yamainu du concocter un spectacle dont lui-même considérait rien que l'idée comme assommante, il détestait ce genre de représentation.

Une fois la chorégraphie établie le jeune homme était déjà épuisé, il n'avait pas mangé depuis le matin alors que Tuki lui, s'étant goinfré dans son dos en crevant le sac dans le placard resté ouvert s'adonnait à présent à une sieste digestive.

Le moment de la représentation arriva, les vieillards ne devaient pas avoir beaucoup d'animation car à la simple vue du clone et du Genin à forme de chiot il applaudirent comme si les deux personnages venaient de traverser douze cerceaux en feu au dessus d'un bassin plein de requins. La représentation se déroula sans encombre, le clone se contentant de placer des cerceaux à différentes hauteur, Yamainu sautant au travers, la chose se compliqua lorsque le clone entama la partie du spectacle où les cerceaux étaient lancés. Passer au travers de d'anneaux immobiles est une chose, les traverser lorsqu'ils sont en chute libre en est une autre. Le bouquet final requit un peu plus de chakra pour que les pattes de Yamainu adhèrent aux murs alors qu'il traversait des rangées de cerceaux sur une parois verticale en courant puis finissait en attrapant un disque entre ses dents. Les personnes âgées applaudirent et le clone et Yamainu purent quitter la scène improvisée.

Ce fut avec soulagement que le Genin annula le Henge pour retrouver son apparence et révoqua son clone. Tuki n'avait pas bougé d'un pouce mais peu importe tout le monde n'y avait vu que du feu. Encore haletant Yamainu rangea les objets dans le placard et sortit pour faire son rapport au Raikage, il avait quitté la maison lorsque le ciel était encore sombre, il y rentrerait à la nuit...