La Baleine Panée

Une lettre a été envoyé par messager à Yukii de Kiri. Étrangement, la lettre est relativement courte et il n’y a pas d’adresse de retour, seulement celle d’envoie. Deux exemplaires ont été envoyés, pas en même temps. Les deux étaient fais d’un papier de parchemin, plutôt rugueux, légèrement déchiré. Le stylo qui a servit à écrire est probablement brisé ou la surface d’écriture n’était pas parfaitement lisse.

Yukii,
Je suis d‘Oto, vous ne vous souvenez certainement pas de moi, mais j’étais un genin. Nous avons partagé certains cours pendant l’Académie. J’étais un vague élève. Nous ne nous sommes pas beaucoup côtoyé, mais je souhaite tout de même vous rencontrer. J’ai appris que vous avez été parmi les otojins envoyés à Kiri après la dissolution du village. Suite à cette dissolution, de nombreux otojins sont devenus des nukenins, différents des déserteurs, car c’est notre foyer qui a décidé de disparaître. Aujourd’hui, je me contente d’utiliser mes talents auprès de marchands, de petits politiciens et d‘autres qui souhaitent avoir une protection quelconque. Souvent pour des marchandises. J’accomplis aussi des missions dans les différents village, des missions mineures la plupart du temps, vu mon rang. Ce n‘est pas une vie particulièrement glorieuse pour un ninja, mais au moins, je peux gagner ma vie et être utile.

Vous avez beaucoup de chance, le pays des brumes est un pays rempli de merveilles à ce que l‘on dit si on sait explorer le brouillard avec prudence. J‘espère que votre exploration s‘est bien passé et que ces mystères se sont dévoilés à vos yeux attentifs. C’est aussi dans cette espoir que je souhaite vous rencontrez, afin de discuter de ces merveilles pour pouvoir les voir à mon tour, en évitant le danger. Les souvenirs de l’enfance sont toujours les plus beaux. J’espère que ce n’est pas un tour de l’esprit et que vous avez su les chérir plus que le présent. De cette manière, nous pourrions échanger sur le passé, mais aussi le présent. Peut-être un bon repas ? J’ai entendu dire, au cours de mes voyages, que la nourriture de « La Baleine Panée » est bonne et que les repas sont de taille impressionnante. Si vous croyez que cette endroit n’est pas de circonstances, je serai ouvert à une tout autre de vos propositions.

J’ai envoyé deux exemplaires de cette missive, car je souhaite que l’une d’elles vous arrive. N’ayant pas d’adresse fixe, je ne peux y inscrire d’adresse de retour. Ce n’est pas par mystère ou méfiance, mais vous ne pourriez me répondre et si l‘une se perdait... Il est aussi fort possible que mon nom ne vous dise rien, mais mon visage vous dira sans aucun doute quelque chose. Les visages de notre enfance sont comme ceux de notre Otokage : gravés dans la mémoire. Vous pourrez m’appeler Izimi pendant notre rencontre.

Le voyage jusqu’à Kiri n’avait pas été facile. Il traquait un nukenin qui se cachait autour du Pays des Vagues. Quand les kirijins l’avaient capturés et amenés au village, Kabuto avait du revoir l’ensemble de son plan. Il devait s’infiltrer dans le village et avoir assez leur confiance pour avoir le droit de rencontrer le prisonnier. Il avait alors décidé de rendre son attente utile. Il voulait accomplir certaines missions, sous le nom d’Izimi, un ancien Genin d’Oto. Ce genin avait été utilisé par Orochimaru-sama et sa disparition n’avait pas été répertoriée officiellement. Ses missions avaient justes arrêter de se produire. Elle s’était produit un peu avant la dissolution du village. Il passerait donc pour un simple nukenin d’Oto si on vérifiait son identité. En même temps, ça évitait qu’un dossier sur le nombre de missions de Kabuto soit complété, donc ce serait plus difficile d’évaluer ses capacités. Il avait aussi décidé d’essayer de rencontrer les anciens du Village du Son, afin de voir lesquels pourraient encore être fidèle à Orochimaru-sama.

Il avait envoyé la missive de l’intérieur même du village, après avoir vu la Baleine Panée. Il était arrivé très tôt, pour voir qu’elle n’était pas encore ouverte. Il poussa un grognement, presque intérieur, en grommelant un juron. Il s’était donc mit à tourner en rond dans les rues en attendant midi. Il avait vu quelques pauvres, des pêcheurs à la mine tristes, mais aussi de nettes améliorations. Il semblerait que la construction du pont avait amélioré la situation du Pays. L’argent n’était probablement plus entre les mains de quelques riches marchands. Vers 11 : 45, Kabuto, non, Izimi, se dirigea vers le restaurant. L’odeur de poissons cuits se répandait aux alentours. Il attendit, adossé au mur de l’établissement. Il regardait les gens passé, les bras croisés, sans sa cape à capuche qui risquait d’attirer l’attention hors des routes. C’est le bruit de la serrure qui était tournée par un employé qui le fit sortir de sa rêverie. Il entra, en saluant l’employé qui se contenta de le saluer poliment.

La salle faisait rappel aux marins, dans des détails grossiers et pour le grand public. Son ventre gronda en sentant les bonnes odeurs. Il n’y avait aucune chaise dans ce restaurant, seulement des tables basses, une coutume très répandu dans le continent, surtout dans ce pays. C’était probablement parce que ça faisait ça de moins à payer. Kabuto s’assit et attendit, longtemps, alors que le serveur lui apportait un verre d’eau. Il déplia une de ses jambes, en releva une autre, en se disant qu’il les baisserait quand Yukii arriverait. Il commanda un peu de thé en lorgnant le menu, sans oser le prendre tout de suite. Il s’en versa un verre et attendit, buvant lentement le liquide chaud. Assis dos au mur, l’épaule posé sur le coin, car il avait prit une place face à la porte, dans un coin, il observait les nouveaux arrivants. Une femme entra, elle cherchait des yeux quelqu’un. Elle prit une place. Ensuite, un couple de personnes âgées entra, puis un homme et deux enfants qui rejoignirent la femme et firent beaucoup de bruit. Il ferma les yeux, découragé par le bruit. Le bruit de la porte le fit ouvrir les yeux, une femme, une enfant, cherchait quelqu’un des yeux et s’approcha de lui. Yukii ? Elle était très jeune. Surprenant. Il déplaça ses jambes, pour les croiser.

- « Aurais-je affaire à Izimi ? » lui demanda t’elle.

- « Oui. J’imagine que vous êtes Yukii ? Vous voulez rester ici ou vous préférez partir après un peu de thé ? » répondit-il, avec un sourire franc qui lui donnait un air juvénile.

Se faisant, il prit l’anse de la théière, la retourna en la faisant glisser sur la table et la souleva. Il versa consciencieusement le thé dans la petite tasse, sans la regarder, concentré sur sa tâche avant de relever la taille. Elle était si jeune, c’était troublant. Elle était un peu pâle, comme Kabuto, elle ne devait pas sortir souvent de chez elle. Ça signifiait qu’elle préférait soit s’occuper de ses propres projets, soit ne rien faire chez elle, plutôt que de faire des missions pour Kiri. Il sourit en remontant ses lunettes. Il lui fit ensuite signe de s’assoir devant lui d’un geste de la main. Izimi avait l’air très jovial avec ses sourires, ses lunettes rondes et son visages de la même forme. Ses cheveux attachés en queue de cheval était un peu inégaux à cause du voyage et de l’absence du luxe de la toilette. Une fois qu’elle fut assis, il parla.

- « Je ne sais pas si vous voulez restez ici. Prenons ce thé et partons si vous le voulez. Sinon, j’ai une faim de loup. Si vous jugez que ce lieu est de circonstances pour parler du vieux temps, nous resterons. Je veux parler du bon vieux temps avec vous, savoir si vous êtes mieux ici qu’à notre ancien foyer, si vous voyez ce que je veux dire. Les rues sont brumeuses ici, mais je suis sûr qu’il y a des choses à savoir pour profiter du pays. » dit-il.

En parlant, il ne perdait pas son sourire et se contait d’utiliser un ton badin. Il espérait que l’ancienne otojin était intelligente et comprendrait son message, mais il ne pouvait pas le deviner sauf en jugeant ses réponses. Il espérait que les codes n’embrouillerait que les autres.

Izimi tourna la tête en direction de l’éclat soudain de cri et d’autres sons brutaux que font les enfants. Il éloigna ses pensées habituelles rapidement. Il rit de bon coeur en entendant les enfants puis se tourna vers son interlocutrice. Il chassa une de ses mèches de cheveux de son front en les maudissant mentalement. Il ne réussissait jamais à les chasser complètement de son visage. Il prit une gorgée alors que son rire de bon enfant se calma et commença à parler.

- « Les enfants peuvent être intéressants, mais c’est plutôt rare si vous voulez mon avis. J’ai déjà rencontré un villageois qui disait que les shinobis étaient fous de se sacrifier pour les guerres et les combats... dit-il. Il prit une nouvelle gorgée de thé et se pencha vers elle pour parler à voix basse. « Selon moi, ce n’est pas plus fou que de devenir parents et se mentir en disant qu’on est entouré de bruits, de mauvais caractères et déceptions. » dit-il avant de se redresser.

Il rit de nouveau en lui faisant un clin d’oeil. Une nouvelle gorgée de thé fut avaler. En même temps, la femme faisait de même. Elle a réfléchi quelques secondes, mentalement, Izimi nota ses secondes en silence, les comptant méthodiquement. Son sourire peu dévoilé lui sembla presque timide, forcé, remplit d’une politesse qui couvrait une émotion négative.

- « Hum…Si sa ne vous dérange pas, je préfèrerais que nous discutions plus…tranquillement à l’extérieur. Il y fait un temps radieux; et puis j’ai crue apercevoir un vendeur de Ramen non loin d’ici…Bien sur, finissons tout d’abord notre thé avant de fuir ce…bouquant… » répondit-elle.

Il hocha la tête de satisfaction, une satisfaction plus que partagé par sa compagne du moment. Il l’espérait au moins. De rapides gorgées pour terminer le thé sembla confirmer ses soupçons. Elle était honnête, ses allusions presque haineuses envers les autres majorés des lieux étaient à peine voilées de politesse. Si elle n’avait pas envie de lui parler, elle serait sûrement immédiatement parti sans donner de suites. C’était bon signe, à défaut d’avoir des réponses, Izimi l’intriguait un peu. Tant que son attention resterait sur lui, il considérait que ses chances pour avoir des résultats positifs étaient existantes.

- « Cette discussion vous semble fort précieuse, Monsieur Izimi. Oto vous manques tellement? » demanda t’elle, le thé presque terminé.

Izimi remonta ses lunettes avec son index en souriant. Il hocha brièvement la tête sans donner de réponses. Garder son intérêt. Ne pas donner trop d’informations, la laisser chercher. Si elle cherchait à vérifier, c’est que la situation de l’ancien Oto l’intéressait, dans ce cas, qu’il y avait des chances de pouvoir entretenir de bons rapports. Avec un peu de chance, elle comprendrait ce qu’il voulait et sans risquer de se compromettre elle parlerait de sa propre volonté. Sinon, il ne prendrait pas de risques et la laisserait faire. Il venait d’agir de son propre chef, il espérait que ça ne Lui déplairait pas trop. S’Il voulait plus, il y avait toujours la possibilité de le renvoyer ici.

- « Et bien, j’ai l’impression d’encore sentir les battements du coeur d’Oto partout où je vais et surtout quand je rencontre d’anciens confrères, comme vous, madame. C’est peut-être un peu égocentrique de ma part, mais je ne voudrais pas laisser passer une chance pareil de me réconforter. » répondit-il en terminant sa tasse de thé.

Le signal était donné. Il se leva, en dépliant ses jambes, en les glissant sous la table. Il se releva et lui fit un sourire pour l’inviter à se lever. Il ouvrit la porte en lui tenant ouverte pour la laisser passer. Effectivement, le paysage était clair, mais un peu bleuté. C’était la brume qui faisait cela, mais par temps moins ensoleillé, le paysage devenait gris. Son petit séjour lui avait donné l’occasion de le remarquer. Il avançait dans les rues, en cherchant du regard le restaurant de nouilles dont elle avait parlé. Il admirait les rares moments où les bâtiments lui permettaient de voir la mer. Même s’il ne renoncerait jamais aux laboratoires, à l’odeur du renfermé et celle du formol, il ne pouvait pas s’empêcher de s’émouvoir devant le paysage. Secouant la tête, il ramena ses pensées à l’ordre.

- « Dites moi, le pays vous manque aussi ? Je garde des souvenirs du village, je me dis que vous voudriez peut-être les voir ou en parler. Sauf si vous préférez me parler de Kiri, parlez moi des Monts Brumeux ou de la mer ? » demanda t’il avec un rire enfantin qui suivait le grondement de son estomac.

En s’assoyant dans le petit bar à nouilles, Izimi soupira de soulagement. Il se tourna vers Yukii et lui proposa de payer. Il commanda un bol. En silence, il l’engloutit, contrôlant mal ses appétits, mais on ne pouvait pas lui en vouloir. En silence, il mangea son plat de nouille, presque sans relever le visage du plat. Certains passants le dévisagèrent même devant son manque de manières. Il redressa la tête, en s’excusant platement à Yukii. Il se gratta nerveusement le derrière de la tête avec un sourire gêné.

Elle avait probablement mentit. Izimi en hausse les sourcils d’étonnement, habitué à la voir plutôt franche depuis le début de la rencontre. Penché au-dessus de son plat de nouilles, il admira les nerfs de ses mains se tendre jusqu’à serrer les tissus trop fort, chasser le sang des veines et blanchirent autour du verre. Quand elle commença, il releva la tête et l’écouta.

- « Bon, pas la peine de Mentir. Oto me manque terriblement. Je vous avouerais qu’ici…Je peine à trouver ma place. J’ai l’impression que les habitants ne m’apprécient pas, et je n’aime pas sa. Pour tout vous dire, je ne suis même pas allée une seule fois admirée la Mer depuis mon arrivée ici. Je préfère encore passer mon temps enfermée chez moi plutôt que d’être confrontée aux visages accusateurs des Kirijins. » dit-elle.

Chassez le mensonge et le naturel revient à la charge. C’était une femme honnête, malgré ses douze ans. Une honnêteté troublante pour quelqu’un d’aussi jeune, même si les sentiments qu’elle exprimait était plutôt juvénile. Pas étonnant que les kirijins réagissent de cette manière avec la réputation d’Orochimaru-sama. C’est ce genre de sentiment que leur ancien Otokage savait exploiter pour encourager les membres de son village à se dépasser, à franchir des limites morales que les autres villages jugeaient sacrées. Ce n’était pas vraiment un défaut. On pourrait presque dire que leur Kage mettait de l’avant les individus, qu’il avait l’amour des individus. Cette pensée fit sourire intérieurement Kabuto. En tant qu’Izimi, il hocha la tête gravement en remontant ses lunettes.

Izimi avait mal au ventre à force de manger. Il n’aurait jamais mangé autant sans devoir endosser ce rôle. On dirait que l’excès de nourriture attirait la sympathie, il l’avait remarqué dans le passé. Il se releva en soupirant, douloureusement, se penchant un peu vers l’arrière pour facilité la digestion dans son estomac qui lui semblait distendue. Tout son sang et ses acides s’activaient déjà, il en connaissait le fonctionnement par cœur en tant qu’eiseinin.

- « Et…qu’êtes vous venus faire à Kiri Monsieur Izimi? Vous n’avez tout de même pas fait tout ce chemin juste pour parler à une parfaite inconnue, si? Enfin, je dis sa; mais je ne sais même d’où vous venez. Où êtes vous partit après qu’Oto fût détruit ? demanda t’elle franchement.

- « Je suis venu ici pour faire quelques missions dans le Village avant de repartir. Je me suis dis que rencontrez une ancienne connaissance serait intéressant. Après tout, nous ne sommes peut-être pas tant des inconnus en tant qu’otojins. » dit-il en souriant puis en lui faisant un clin d’œil. « Effectivement, je suis d’Oto. Quand le Kage commença à dissoudre le village, je suis parti, simplement. Certains otojins sont devenus des membres de Kiri, comme vous, d’autres ont décidé de devenir des nukenins. Nous avons meilleurs réputations depuis que les gens savent que nous sommes le résultats de la disparition du village et non de la fuite. » expliqua t’il.

Il réfléchit quelques secondes. Devait-il lui dire qu’il avait des contacts avec le cœur d’Oto ? Qu’en dirait maître Orochimaru ? Il serait sûrement furieux et Kabuto ne désirait pas élever sa colère pour rien. Par contre, il ferait tout pour avertir le Sannin Serpent de la présence d’une ancienne otojin sûrement encore fidèle à eux. Il remonta de nouveau ses lunettes et se pencha vers l’avant, en lui faisant signe de faire de même. Il regarda à gauche, puis à droite. Le serveur cuisinier était loin, il pouvait parler.

- « Je rencontre parfois des anciens d’Oto. Si vous voulez, je peux essayer de les prévenir que vous êtes ici et que le village vous manque. Ils viendront peut-être vous voir ou essayerons d’organiser une rencontre, je ne sais pas. Si vous voulez, je peux essayer. Mais vu ce que Kiri fait aux déserteurs… Je vous conseille d’être discrète avec les otojins, les « amis » dorénavant, et les « parties de chasse » que vous pourriez organiser. » dit-il tout bas avant de se redresser.

Il s’assurait du regard qu’elle avait compris le message et les nouveaux mots de passe. Il laissait les réflexions se faire dans sa tête.

Izimi écoutait attentivement ce qu’elle disait avec son estomac plein à craquer. Il la regarda se pencher à droite puis à gauche pour vérifier que personne n’écoutait trop indiscrètement. Son cerveau entra immédiatement dans ses anciens réflexes acquis par des années de pratique. Il ne sourit un peu bêtement en apparence, mais son cerveau s’activa. Sa réponse le satisfaisait, mais il se contenta de hocher la tête en silence, souriant, comme pour lui expliquer qu’il la comprenait.

Si quelqu’un entendait, les probabilités étaient plus de 70% que ce fut un habitant normal qui était trop curieux. Ce n’était pas un problème, mais des complications risquaient de faire de lui un obstacle. Il existait encore 15% de chance que l’hypothétique villageois trop curieux décide de le rapporter à un kirijins, par fidélité ou par accident. Un accident du genre pouvait les mettre en fâcheuse position. Il existait encore 15% de chance que ce fut un ninja de Kiri, si c’était le cas il pouvait comprendre ce qui se passait. 5% de ce 15% risquaient de devenir problématique ou d’intensifier une surveillance pendant sa visite. Surtout si ce kirijin imaginaire les avait vu tout les deux regarder et parler à voix basse.

Il fallait se lever et discuter en marchand pour éviter d’attirer l’attention. Même en marchand, il fallait être plus prudent. Il était temps pour Izimi de bientôt mettre fin à l’entretien et de s’éloigner, sans donner trop de suites à cette histoire, mais en lui indiquant clairement qu’il était possible qu’ils reviennent. Il devait dévier le sujet vers une situation moins secrète aussi. Il était temps. Elle parla alors de reprendre du service pour Oto. Son visage se durcit un court instant, mais visiblement, alors il parla avec plus de prudence. Elle était habile, discrète, mais manquait encore un peu d’expériences, à moins qu’il ne fût simplement paranoïaque. Valait mieux ne pas prendre de chances supplémentaires, surtout qu’il le faisait de sa propre initiative.

- «Ne dites pas des choses comme ça. Ce serait… hum… comment dire ? Bien trop terrible. Vous êtes une kirijin maintenant, mais vous ne devriez pas hésiter à vous investir dans votre nouvelle… patrie. » répondit-il.

Il scruta son visage pour essayer de deviner ses pensées. Il espérait y voir un éclat de compréhension silencieuse, mais préférait ne pas donner trop d’explication. Lui demander de rester ici à l’affût et utile, prenant de l’expérience et de l’information en tant que kirijin ne se faisait pas, il ne le voulait pas. Elle devait prouver qu’elle était assez intelligente et tenter de faire un choix elle-même pour se rendre utile. Non, valait mieux lui laisser le temps de deviner ses intentions et ses sous-entendus plutôt que de l’expliquer. En plus, il ne pouvait pas partir maintenant, il n’avait pas terminé ses recherches. Et si elle le reconnaissait trop facilement ? Chassant de son esprit ses considérations de Kabuto, il répondit avec un sourire, laissant Izimi reprendre la place.

- « Par « amis », j’entends anciens compatriotes avec lesquels vous pourriez discuter comme nous venons de le faire. Par « partie de chasse », j’entends des soirées de discussions. Rien de plus… Ne soyez pas trop déçue, par contre, si je rencontre des anciens confrères, je leur dirai de venir vous voir. Je pourrais même repasser si je ne trouve pas de travail ailleurs. Je le ferai probablement, mais l’avenir n’est pas toujours prévisible ! » expliqua t’il.

Ça avait assez duré, il devait partir. Il ne pouvait pas tout simplement rompre le contact, elle risquait de chercher à le voir. Il ne pouvait pas aussi partir sans l’évaluer. Alors une idée frappa son esprit. Il s’arrêta net et sourit. Puis il se frappa le front, comme si une idée venait de le frapper.

- « J’ai des choses à faire et je dois vous quitter, mais que diriez vous si je venais vous chercher pour m’aider avec un boulot dans le coin ? » demanda t’il innocemment.

Il écouta sa réponse et la salua d’un au revoir, après il s’éloigna en lui envoyant la main joyeusement, malgré la crainte de vomir le surplus de nourriture.

[En gros, je m’éloigne, mais je te propose de faire une mission ensemble dès que j’ai fini avec Izuki. Enfin, on en parlera par MP ou sur la ChatBox si on se croise. ]