L'épilogue du Prologue, une histoire sans fin...

Un traître…N’est-il pas un homme comme les autres ? N’est-il pas un héros potentiellement normal ? Apparemment, non, les gens voyaient ces gens comme une sorte d’espèce à part. Pourtant, lui ne voyait pas le problème, ce n’était pas de sa faute après tout, s’il ne respectait pas les règles du pays qui étaient imposées, c’était parce qu’il n’aimait pas quelque chose dans leur méthode de gouvernement. Et qu’y avait-il de mal à ne pas aimer ? L’espèce humaine était vraisemblablement très bizarre, même les animaux étaient plus tolérants à ce niveau là. Le garçon soupira en se levant en cette douce matinée d’Automne, au village caché des feuilles, le soleil brillait très haut dans le ciel, un temps idéal pour les enfants qui vagabondaient dans la rue en faisant la course vers l’Académie. Peut-être aurait-il pu aussi être comme ça s’il avait bénéficié d’une enfance banale voir normale, enfin, ce n’était pas le premier problème ou plutôt, pas celui qui l’intéressait le plus. Notre jeune héros se levait d’humeur maussade en ce mois d’Octobre fraîchement entamé, malgré le beau temps, lui songeait à râler et à se plaindre, n’était-ce pas l’attitude la plus ignoble chez un homme de son âge ? Certainement, mais bon, en même temps, il était tout seul et personne n’était là pour supporter sa mauvaise humeur, tant mieux pour les autres du coup !

Avec sa chance légendaire pour se sortir de tous les faux pas où il avait été entraîné, peut-être aurait-il le droit d’effectuer une petite mission de bas rang aujourd’hui ? Il bailla longuement en s’étirant avant de quitter avec quelques regrets, son petit lit douillet qu’il appréciait tant. Après s’être rapidement coiffé à coup de peigne, le jeune homme quitta son appartement sans manger, après tout, où était l’utilité de manger si l’on n’avait pas faim, surtout que d’ordinaire, il ne souffrait en aucun cas de mal nutrition. Le Ninja de niveau supérieur passa alors dans la grande allée commerçante, le lieu le plus animé du village, tout en fredonnant l’air d’une vieille chanson dédiée à un héros qui avait sacrifié sa vie pour un ancien ennemi devenu finalement un camarade, tout ce qu’il se passait dans sa vie, tout rappelait à la population qu’il était un jeune traître et pourtant, personne ne semblait prêter attention à ces futiles détails que les gens jugeait inutiles. En soupirant un peu, Atotsugi farfouilla dans sa poche arrière du pantalon avant de sortir une cigarette qu’il contempla une bonne minute avant de la mettre en bouche sous le regard exaspéré des habitants, d’après eux, fumer, c’était mauvais pour la santé ! Et de quoi j’me mêle voulait-il leur dire ! Cependant, il ne voulait pas aggraver son cas une nouvelle fois, déjà qu’au village, on ne venait pas souvent lui parler, ce n’était pas vraiment qu’il sentait mauvais ou qu’il dégageait une quelconque aura désagréable, c’était plutôt lui qui était récitent à l’idée de s’intégrer dans une société qu’il envisageait de détruire. Oui…Tout bonnement…Exterminer, comme cette branche d’arbre d’ailleurs constata t-il en écrasant une branche d’un saule pleureur, ce village qui se comparait à un arbre, un arbre qui allait bientôt être déraciné, ce n’était plus qu’une question de temps songeait le Ninja en traversant les allées ensevelies sous les tonnes de feuilles tombantes, ce qui faisait d’ailleurs le plus grand bonheur des enfants qui s’amusaient avec.

Quelle pitoyable attitude s’amusait-il intérieurement, n’avait-ils pas mieux à faire ces garnements ? Que de jeter des feuilles sur les passants, les parents les avaient visiblement bien mal éduqué ! Non mais qu’est-ce que c’était que ça ! Un véritable scandale bougonnait-il en marchant sur les gros tas de choses tourbillonnantes au gré du vent. Le jeune homme se passa la main dans les cheveux lorsqu’une rafale d’air frais lui passa dessus. Ces derniers temps, il songeait souvent à l’évasion, le fait de rester cloîtrer dans ce village le rendait visiblement malade, rester assis à terre sans rien faire n’était pas pour lui. Une main dans la poche, l’air désinvolte, l’autre à la bouche, cigarette allumée, un rire mesquin, voilà comment l’on pouvait décrire ce garçon qui marchait tranquillement vers les portes en bois du village. Il n’avait pas l’air tellement différent, par rapport à ces autres Ninjas, comme tout bon citoyen du pays, il allait voter régulièrement aux sondages et ne créait aucun problème particulier aux habitants. Il faisait en quelques sortes parti de ces gens qui restaient dans l’ombre sans bouger, des gens invisibles auxquels on ne faisait même pas attention, ils étaient tellement…Ordinaires ! Kanashimi vagabondait dans les plaines verdoyantes, il humait l’air frais du petit matin alors qu’on était en Automne, étrange phénomène ce Ninja. Alors qu’il franchissait les forêts qui le mèneraient vers le pays de la foudre, il constata que l’été Indien qui régnait au village de Konoha n’était pas présent dans tous les autres pays, en effet, plusieurs fois, il constata qu’un hiver précoce s’installait sur les hauteurs de ce bas monde, comprenez le jeu de mots ! J’avoue, ridicule certes mais bon. La nuit tombait de plus en plus sur le monde des Shinobis, les rafales de vent se faisaient de plus en plus régulières et pourtant, le Jônin n’était pas encore fatigué. Habitué à s’entraîner jusqu’au bout de la nuit comme les démons de minuit, oui la bonne blague qui ne fait rire personne, je vous l’accorde, mais bon, on ne pouvait rien faire de particulier contre l’humour noir & bête, ai-je tort ? Je ne pense sincèrement pas. Bien, reprenons le tragique récit d’un homme qui s’est, du haut de ses 17 ans, battu jusqu’à présent pour devenir un héros sans renier sa véritable nature, un garnement qui était triste, c’était ce qu’il était avant et désormais, cette tristesse avait mué en haine, un sentiment que personne ne pouvait nier de l’avoir ressenti un jour.

Le Ninja franchissait peu à peu les bois menant à Kumo, pratiquement sans effort, il fallait dire qu’il s’entraînait beaucoup ces derniers temps, il privilégiait surtout l’endurance car c’était primordial pour un soldat de savoir résister à la fatigue. Cependant, vers quatre heures, il commença à ressentir la fatigue et les effets secondaires d’une randonnée nocturne, ses yeux lui faisaient horriblement mal au contact de la moindre lumière, ô seigneur, qu’il détestait ça ! La dernière fois qu’il s’était rendu au pays de la foudre, c’était pour une raison professionnelle disons, il était venu pour raconter à son maître suprême, le compte rendu des derniers ragots politiques du village, il espérait que ce qu’il lui avait dit était correct et que des oreilles indiscrètes ne l’avaient point entendu. Lorsqu’il approchait du village dans les nuages, l’homme d’âge presque adulte se frotta le menton tel un sage philosophe qui cherchait une méthode pacifique de faire la chose, sans oser dire le contraire, Kanashimi était l’exact opposé de ces gens. Eux passaient leur journée à penser sans rien faire d’autre, pendant ce temps, d’autres personnes luttaient pour eux, ils étaient donc en quelques sortes, les déclencheurs de ces atrocités qui se déroulaient dans ce monde ! Ils étaient les piliers de cet Enfer, ce cycle infernal qui obligeait le monde des Shinobis à être régit par la haine. La douce écume matinale faisait frissonner le jeune ninja de niveau supérieur, qu’il faisait froid ici, à des milliers de mètres d’altitude ! Essoufflé, c’était son état physique lorsqu’il réussit à gravir la grande pente qui le menait au village caché des nuages, cette sorte de cité était tout bonnement magnifique vue du ciel ! Epoustouflé par cette beauté naturelle, le Ninja sortit son « passeport » et se présenta aux gardes qui le regardèrent d’un mauvais œil. Quoi ? Qu’avaient-ils ces deux là ? Pourquoi le regardaient-ils comme s’il ressortait des Enfers ? A part un peu de poussière sur lui, il n’était pas si sale que ça, à moins qu’avec le temps passé dans les tranchées d’Ame à se battre, il en avait oublié la définition de ce mot…Saleté.

Son arrivée dans ce nouveau pays ne s’était pas vraiment passé comme il le désirait, à vrai dire, en utilisant des termes plus justes, il avait même été négligé en tant qu’étranger ! Il pensait sérieusement que dans tout ça, Kumo était vraiment le pays le moins accueillant dans lequel il avait séjourné, enfin, ce n’était que le début ! Mais que faisait-il ici en réalité ? Pourquoi s’était-il rendu dans la mystérieuse cité des nuages ? Il n’avait pourtant rien de particulier à faire ici mis à part un peu de paperasse et vérifier si la planque de la lune rouge était toujours opérationnelle, peut-être que depuis le temps, le repère avait été dissout, faute de discrétion ! Avec les temps qui courraient, on ne pouvait être sûr de rien songeait le Konoha’jin en marchant dans les rues célestes de Kumo, il ne savait pas exactement où allait mais ce qui était certain, c’est qu’il ne se dirigeait pas dans un ravin ou plutôt vers ce que l’on appelait plus habituellement le vide total, ce n’était non pas vers les gouffres obscur comme lors de son dernier entretien avec le fameux leader de l’Akatsuki, non, s’il se dirigeait là bas une nouvelle fois, les habitants devraient trouver ça louche, deux fois qu’il venait dans ce maudit pays et deux fois qu’il se rendait au même endroit, quoique le gérant de l’Hôtel dans lequel il avait passé la nuit ne devait plus se souvenir de lui, il n’avait pas un physique très marquant, enfin de son point de vue disons ! Depuis sa tendre enfance, mis à part l’évènement dramatique qui avait eu lieu avec Atewashi, son ancien meilleur ami, le garçon n’avait jamais trop fait parlé de lui, élève calme sans pour autant être le premier de sa catégorie, ses professeurs le décrivait comme une personne plutôt effacée mais appréciaient tout de même son attitude posée en classe, peu importe la situation, il restait toujours impassible. Le seul moment où il avait perdu les pédales, c’était lorsqu’il s’était rendu compte que dans la vie, ce n’était pas comme dans un exercice d’application, dans la situation réelle, on avait pas de rattrapage ou de seconde chance, il fallait réussir tout de suite sinon l’échec serait définitif, la mort de son camarade de classe dans les obscures mines du village caché de la roche en fut la preuve vivante ou plutôt…Morbide dans le cas de l’ancien étudiant à l’académie. A 17 ans maintenant, il osait encore éprouver des remords, lui qui s’était promis d’en finir avec cette piteuse histoire qui le faisait affreusement cauchemarder depuis tant d’années.

Afin de ne pas se faire remarquer, il passa dans les rues animées bondée d’habitants, petits et grands trouvaient leur bonheur dans ces marchés à bas prix. Cependant, Kanashimi, lui, n’était pas venu au pays de la foudre dans le but de faire du shopping, et puis quoi encore vais-je vous dire ! S’il avait besoin d’un quelconque objet, il résidait quand même dans le village le plus touristique de la carte du monde des Shinobis, il n’avait pas besoin de faire un si long trajet pour faire les boutiques, soyons un peu logique. L’adolescent ayant presque atteint l’âge adulte soupira à cause du froid omniprésent dans la région avant de sauter sur le toit d’une petite épicerie, parfait, personne ne le regardait, tout se passait comme dans ses plans pour le moment. Le dit héritier de la tristesse ne prélassa guère plus longtemps sur le toit de cet établissement, il sauta directement sur la haute bâtisse en face en esquivant les quelques aspirants Ninjas qui jouaient sur la toiture effritée du vieil hôpital de Kumo. Ce qu’il s’en souvenait, de ce centre médical, durant ses nombreuses missions ici, il s’était rendu un nombre incalculable de fois dans ces lieux blanchâtres. Ces pièces sinistres, cette ambiance pesante, il connaissait parfaitement l’atmosphère morbide de l’Hôpital qui chaque jour, accueillait les futures victimes du Diable. L’Atotsugi fit une petite pirouette et passa derrière le centre ville, voilà qu’il était hors de portée des forces de l’ordre, il pouvait désormais se balader librement à travers les Gouffres Obscurs pour aller voir s’il restait encore quelqu’un dans la grotte qui servait de cachette à l’organisation de la lune rouge. Il rêvait de changements, de changer l’entièreté du monde et de répondre aux désirs de paix de ces gens, cependant il savait également que dans la vie, on n’avait rien pour rien, pas de paix sans lutte contrairement à ce que pensaient les grands esprits du monde Shinobi. Ces gens que l’on appelait souverains ne faisaient qu’appel à plus de guerre et de vengeance, tout ça pour rétablir un certain honneur à leur rang et leur nom, quelle idée stupide.

Lui, qui était-il alors parmi ces grands philosophes ? Il était un gamin, quelqu’un d’insignifiant pour eux, il n’était pas connu pour ses textes qu’on louangeait à longueur de journée, il était juste un simplet qui essayait de proférer ses idées à travers un monde qui n’était qu’à l’écoute des gens les plus célèbres. Il sauta entre plusieurs entrailles de la terre, il devait maintenant être sous le niveau de la mer songeait-il en allumant une branche pourrie d’arbre avec un souffle d’air Katon. Le repère n’était plus là, il avait bougé…Les restants de la planque étaient pourtant bien présents, quelques papiers vierges jonchaient au sol et encore mieux, une bague, à qui pouvait-elle bien appartenir ? Il ramassa au sol l’objet métallique et se la passa autour de l’index, ça lui allait plutôt bien encore mais bon, il ne fallait pas qu’on l’aperçoive avec ça, sinon autant le dire tout de suite, il était grillé le poulet ! J’avoue, encore une phrase qui ne sert à rien, voyez comme le narrateur est déjanté…Quelle agréable surprise non ? Vous débarquez comme ça, à l’improviste dans un pays qui vous est limite inconnu, vous recherchez des membres de l’organisation que vous aidez et finalement, vous vous apercevez qu’ils ont décampés sans vous prévenir. Kanashimi soupira une nouvelle fois devant ce spectacle avant de tourner les talons, ils ne pouvaient pas être bien loin, après tout, avec leur tenue noire aux nuages rouges, ils ne devaient pas passer inaperçu ou plutôt, pas en centre ville. Se seraient-ils rendus à l’évidence que le village des nuages était trop dangereux pour eux ? Que l’actuel dirigeant du pays avait mis la main sur leur planque, il ignorait tellement de choses et il souhaitait tellement connaître les raisons et pourtant, il restait là, l’air béat, à songer à l’avenir, ce n’était pas en restant ici qu’il allait retrouver ses compagnons d’armes, ce n’est pas parce qu’on ne les jugeait pas actif qu’il ne fallait pas les rejoindre, si tout le monde pensait comme ça, personne n’en serait venu à la fondation des différents villages cachés…