When the cello cries ... [PV Hyuuga Neji]

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Les choses avaient changées à Suna. Du point de vue de Meian, elles avaient changé en pire. Du point de vue de son père, c'était plutôt le contraire. Lui était persuadé que cette nouvelle ère allait leur amener prospérité et force. Elle avait eu un sourire amère quand il lui avait dit cela. Elle avait alors pensé qu'il était bien plus aveugle qu'elle ne l'était. Que pourrait apporter de positif une guerre ? Les gens morts, les maisons détruites, était-ce le prix à payer pour la prospérité ? En plus, Suna était prospère depuis que Gaara no Sabaku était passé Kage. Elle n'avait jamais eu l'occasion de vraiment l'aborder avant qu'il ne devienne Kazekage et elle savait la terreur qui avait régné quand l'on prononçait son nom, pourtant, le village ne s'était jamais aussi bien porté que quand il le dirigeait. Et aujourd'hui, même lui avait disparu, pathétiquement terrassé par Ame.

Pourtant, n'était-il pas le ninja le plus puissant du village ?

Si même lui se faisait terrasser, comment eux, pauvres civils et pauvres ninjas pourraient se défendre face à Ame. Alors elle avait compris. Si son père prenait le parti d'Ame, ce n'était pas par bonté d'âme ni par foi en leurs idéaux mais uniquement pour protéger son épouse et sa fille. Elle avait compris qu'il craignait pour leur vie et qu'il préférait se mettre en porte-à-faux plutôt que de les perdre si on apprenait qu'il était résistant. Il avait donc choisi son camp. Il suivrait Ame jusqu'à ce qu'ils se lassent de Suna et partent.

Mais Meian n'y croyait pas. Ils étaient installés et ne partiraient pas. Malheureusement. Depuis le conflit qui avait détruit une partie du village, la jeune femme n'était pas sortie. Elle ne savait pas si certains de ses amis avaient péris. La seule tentative de sortie qu'elle avait fait s'était révélée être un échec cuisant et elle avait préféré renoncé. Tout avait changé. Absolument tout. Alors, pour la première fois de sa vie, elle fuyait. Parce que l'odeur des cadavres, l'odeur de brûlé, elle le sentait davantage quand elle quittait la maison. Et c'était vraiment horrible. Alors elle restait à demeure, rassurant étrangement ses parents de la savoir près d'eux.

Les seuls moments où elle s'autorisait à sortir, c'était pour gagner le jardin derrière la maison, un jardin que sa mère avait créé, avec de l'herbe, de l'eau et un palmier qui faisait de l'ombre quand le soleil était trop chaud. Malheureusement, avec la pluie constante qui tombait sur le village depuis l'asservissement de Suna, Meian se devait de rester sous l'auvent, profitant malgré tout de l'air et de son violoncelle. Parce que quand elle jouait, elle ne pensait plus. Pendant un court instant, elle retirait son masque et se laissait porter par sa musique. Pendant un court instant, elle n'était plus obligée de sourire pour rassurer son entourage.

Et c'était le cas, en ce moment même. Meian avait gagné le jardin, s'était installé sur un tabouret sous l'auvent et tenait contre elle son violoncelle, cadeau de son oncle, luthier de profession. L'archet courait sur les cordes, arrachant des notes courtes, tout d'abord, avant de laisser gémir des notes bien plus longues, les doigts de sa main gauche se promenant avec une dextérité qui n'était plus à prouver sur le manche.

Pourtant, l'archet grinça et la musique cessa immédiatement alors que la demoiselle relevait la tête, regardant sans voir en direction de la porte de la maison donnant sur le jardin. Son père était sur le pas, elle avait reconnu ses pas. Mais il n'était pas seul. Quelqu'un était avec lui.

" Qui est avec toi, Papa ? " demanda-t-elle en fronçant les sourcils alors que son père la regardait fièrement. Même plongée dans sa musique, elle 'voyait' les choses mieux que les autres ..... elle les avait vu tous les deux .... Et sa fille, c'était sa fierté.

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Que restait-il de Suna ? Sa grandeur en était réduite. Une grande partie du village était en ruine, les remparts avaient été touchés et les effectifs avaient bien baissés. Suna n'était plus ce qu'il était, sa chaleur étouffante mais protectrice n'existait plus, à la place une pluie torrentielle et permanente tombait sur le village, le ciel était couvert de nuages gris, presque orageux. Neji contemplait le ciel de ses yeux blancs transparents, les gouttes de pluie s'écrasaient sur son visage. Il soupira, son souffle relâchant un léger voile de fumée. La pluie installait un climat humide et presque froid, du jamais vu à Suna. Le Hyuga se remit à la tâche. Avec d'autres ninjas, ils travaillaient sur la reconstruction d'une maison. Le Hyuga avait enlevé son haut de tunique, laissant son torse exposé à la pluie dont les gouttes se mêlaient à sa sueur. Ils dégageaient des rochers qui s'étaient écroulés sur la battisse et Neji les faisait rouler vers un autre endroit pour pouvoir reformer les remparts détruits à cause du Bijuu de Gaara-sama ...

Gaara-sama ... Où était-il partit ? Neji aurait voulu partir à sa recherche mais le village ne pouvait se passer de sa force et de son expérience. Il devait superviser toutes les opérations en compagnie de Manaka-sama et des autres Jounin. Manaka avait reprit le rôle de Kage, étant le ninja le plus fort du village de Suna après Gaara-sama, venait ensuite Neji Hyuga qui occupait maintenant une des places les plus importantes du village ... Personne ne le savait encore mais Neji avait été nommé comme chef des Résistants à Suna. Une poignée de ninjas qui mettraient tout en œuvre pour libérer Suna. Après un entretien avec Manaka-sama, Neji avait rejoint les pensées de Gaara-sama, son enseignement devait être mit à profit, respecter son nindo, quelque qu'en soit le prix. La nouvelle se répandait petit à petit quelqu'un allait se dresser contre l'occupant. Suna gardait la tête haute, collaborant avec l'ennemi mais dans son dos prévoyait de renverser le pouvoir mit en place et retrouver l'intégrité et son honneur.

Alors que Neji faisait encore rouler des rochers sur les voies praticables, un ANBU vint le voir et lui demanda d'aller chercher un rapport de mission chez Keitaro Fujikage, un ancien équipier de Neji. Bien que le Hyuga soit plus jeune que le Jounin vétéran, il le surpassait mais il avait noué avec ce shinobi une relation amicale. Il se complétait bien même si quelques fois leur avis différaient. Neji s'arrêta de pousser et se fit remplacer par un autre ninja. Il remit sa tunique blanche sur son torse et se mit en route pour la maison du Jounin. Arrivée à destination, le Hyuga entendit une mélodie s'élever du jardin, il chercha sa source et la découvrit entre les mains d'une jeune fille, les yeux fermés, aux longs cheveux bruns. Elle jouait du violoncelle avec une grande dextérité, une très grande maîtrise. Neji ne la dérange pas, il s'avança vers la porte mais il ne frappa pas à celle-ci car elle s'ouvrit devant lui, découvrant ainsi le shinobi Keitaro Fujikage.

- Konnichiwa Neji-kun.
- Je ne sais pas si c'est vraiment un bon jour Keitaro-san ...

Keitaro eut un léger sourire et haussa les épaules. Neji savait très bien que le shinobi faisait partit des collaborateurs. Neji ne pouvait le recruter dans son organisation secrète mise sur pied par le Kazekage lui-même et dont Neji avait la tête. Il faisait ça car il voulait protéger sa fille et sa femme. Keitaro tendit une feuille à Neji et celle-ci la prit dans sa main quand la mélodie du violoncelle s'arrêta, Neji regarda dans la direction du jardin et vit que la jeune fille s'était arrêtée et elle demanda à son père avec qui il était. Neji la regarda plus attentivement et découvrit que s'était sa fille. Il lui en avait parlé mais jamais il ne l'avait vu de ses propres yeux. Ses obsidiennes blancs se posèrent sur Meian ... et sur ses yeux aveugles. On pourrait jurer qu'elle faisait partit du clan Hyuga à cause de sa cécité et de la couleur de ses yeux éteints mais ce n'était pas le cas. Keitaro lui avait dit que sa fille était aveugle de naissance et ce fut la première fois que Neji la voyait. Ainsi donc c'était elle, sa fierté ... Neji la regarda et se présenta:

- Je suis Hyuga Neji, du clan Hyuga, je suis un ami de votre père.

Le Hyuga regarda la jeune fille, les gouttes de pluie frappant tout autour d'eux, masquant un peu la voix de Neji et celui-ci se demanda si elle l'avait bien entendu. Mais comment avait-elle sentie que son père n'était pas seule ? ...

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L'archet avait dérapé sur les cordes, provoquant un son désagréable, à la limite du strident. La main en suspend au dessus de son instrument, Meian écoutait attentivement les bruits autour d'elle. La pluie incessante rendant sa 'vue' bien plus difficile et elle devait faire preuve de plus de concentration pour pouvoir voir les choses comme avant. Mais elle voyait. Son père n'était pas seul et ils étaient tous deux sur le pas de la porte menant au jardin à la regarder. Elle ne se sentait pas oppressée, elle savait que son père était fière d'elle et qu'il n'hésitait pas à la présenter à ses amis et à ses proches collaborateurs mais depuis le conflit, elle était plus .... plus craintive et plus méfiante.

Demandant à son père qui l'accompagnait, la jeune femme se leva doucement, posant son instrument sur son support alors qu'elle gardait l'archet dans sa main droite. Et il parla.

- Je suis Hyuuga Neji, du clan Hyuuga. Je suis un ami de votre père.

Les yeux vides de Meian s'écarquillèrent légèrement. Elle reconnaissait la voix mais également son nom. C'était cet homme qu'elle percevait dans ses rêves, celui qu'elle avait décidé d'aller voir avant que le conflit n'éclate. Et il se présentait à elle, là, chez elle, devant la porte de son jardin. Le monde était-il devenu plus doux ? Sans aucun doute car la jeune femme sentit une chaleur réconfortante l'entourer. Elle se sentait .... en sécurité.

Mais devant son père, elle préféra cacher son trouble. Elle ne voulait pas qu'il lui pose de questions et elle ne voulait pas qu'il la prenne pour une folle à cause de ses rêves. Elle reprit alors son sourire de façade, posa délicatement son archet sur le support prévu à cet effet et s'avança vers son père et vers Neji pour s'arrêter près d'eux. Elle s'inclina légèrement face à Neji pour le saluer.

" Enchantée, Neji du clan Hyuuga. Je suis Fujikage Meian. " se présenta-t-elle en retour avant d'aviser son père d'un air réprobateur. " Je croyais que tu avais dit que tu ne ferais plus de réunions de travail à la maison.... "

Keitaro esquissa un sourire et tapota sur la tête de sa fille, geste qui exaspérait la jeune femme plus qu'autre chose; Mais bon, c'était de bonne guerre, elle lui remontait les bretelles en public, il se vengeait. Mais ça allait bien deux minutes et elle lui attrapa la main d'un geste vif.

" Arrête ça ..... j'ai plus 5 ans ..... " bougonna-t-elle. Elle tentait d'agir normalement mais à vrai dire elle n'en menait pas large. Son coeur battait fort parce qu'elle avait conscience que l'objet de ses rêves récurrents était à ses côtés. C'était très troublant, bien plus qu'elle ne l'aurait cru.

- Pour être honnête, si j'ai demandé à Neji de venir, c'est pour toi. Tu ne veux plus sortir de la maison depuis .....

Il soupira doucement en voyant le regard de sa fille se faire plus dur.

- Enfin ... Meian, tu ne peux pas rester enfermée ici. La typographie du village à changé et tu dois t'adapter. Mais seule, ce n'est pas possible alors j'ai pensé que quelqu'un de confiance pourrait t'aider à voir le village...

Meian secoua la tête. Pourquoi ne l'aidait-il pas lui-même au lieu de demander à quelqu'un d'autre ? Surtout à Neji Hyuuga ! C'était ... humiliant ... Elle passait pour une faible et elle détestait ça. Alors, sans un mot, elle fit demi-tour, regagna son tabouret sur lequel elle s'installa et reprit son archet et son violoncelle pour commencer un morceau. Le son était rapide et vif, trahissant sa colère latente.

Keitaro secoua la tête et avisa Neji.

- Elle a besoin que quelqu'un avec qui elle sera en sécurité lui fasse voir le village. Moi .... je ne peux pas le faire ....

Il détourna les yeux un instant.

- Si vous acceptez de l'aider, parlez-lui .... s'il-vous-plait.

Keitaro avait de la fierté et n'était pas du genre à demander de l'aide. Mais pour Meian, il se couperait un bras, sans hésiter une seconde. Il jeta un regard à sa fille et vida les lieux, préférant retourner dans la maison, laissant les deux jeunes gens seuls.

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Neji se présenta à la jeune fille et celle-ci se leva ses yeux s'écarquillant légèrement à la mention de son nom. Le Hyuga la regarda légèrement perplexe mais n'y prêta pas grande attention, son père avait dût sûrement lui parler de lui. Meian se leva et vint se planter près de Neji et son père et salua le visiteur et se présenta à son tour. Oui, il la connaissait parfaitement car son père lui avait parlé d'elle. Une fille ambitieuse, vivante malgré son handicap. Elle était joyeuse, ne s'apitoyant pas sur son sort, mordant dans la vie à pleine dent. C'était rare de rencontrer une personne aussi enjouée et vivante, cela faisait plaisir à voir, surtout en cette période sombre. La jeune fille s'adressa à son père, lui reprochant de faire une réunion dans sa propre maison. Neji ne dit mot, laissant la fille parlé à son père, il n'avait pas à se mêler des histoires de famille. Bien sûr ces réunions entre ninjas pouvaient être mal vues par le village d'Ame et pouvait être sujet d'une perquisition. Il y avait peu d'assemblée entre Sunajins, pouvant être pris comme un complot. Il vaudrait mieux éviter, il en toucherait un mot à Keitaro plus tard ...

Le shinobi tapota sur la tête de sa fille mais celle-ci d'un geste vif lui attrapa la main et lui reprocha ce geste qui semblait l'énerver. Neji la regarda avec des yeux curieux. Elle avait des réflexes vifs, rapides et précis pour une handicapé. Elle n'était pas aussi faible que les gens pouvaient le penser,elle était débrouillarde et savait apparemment se battre. Le père se défendit alors en disant qu'il avait fait venir Neji car c'était pour elle, le Hyuga le regarda avec interrogation et attendit de voir de quoi il en retournait. Il devait lui faire une visite du village car la typographie des lieux avaient changés et elle en était désorientée. Neji devait l'aider à sortir du village et l'aider à reprendre ses repères perdus. Alors que Le Hyuga allait répliquer, Meian fit demi tour et retourna jouer du violoncelle, rentrant dans une colère noire envers son père ... Keitaro soupira et rentra dans sa maison, demandant à Neji si il pouvait l'aider et lui parler. Devant le regard éteint du père de famille, Neji ne put dire non et il resta seul dans le jardin, écoutant la mélodie qui s'échappait par l'instrument à corde ...

Mais comment allait-il lui parler ? Il s'en sentait bien incapable. Par quoi allait-il commencer ? Neji fit un pas vers la jeune fille et la regarda. Meian était vraiment en rogne, elle ne démordait pas de sa colère grandissante. Le Hyuga sentait qu'une tempête intérieure bouillait en elle et peut-être qu'il en ferait les frais ...

- Meian ? ...

Il s'avança vers la jeune femme mais elle ne semblait pas l'écouter, du moins il ne voyait pas d'expression apparaître sur son visage. Neji vint se mettre à ses côtés, et s'assit à ses côtés la regardant jouer. Et il ne fit que l'écouter, il regarda ses doigts glisser sur le manche de l'instrument, l'archet gratter les cordes avec une grande aisance. Il écouta attentivement la mélodie qui avait un rythme rapide, trahissant sa colère. Neji attendit que sa colère passe mais elle ne semblait pas se dissiper. Que fallait-il qu'il fasse ? Lui demander clairement de venir avec lui ? L'amadouer ? Non elle n'était pas du genre à se laisser mener par le bout du nez, surtout en voyant la réaction qu'elle avait eut avec son père. Le Jounin eut alors une idée, d'une voix calme et douce il lui demanda alors ...

- Meian ? Veux-tu bien marcher un peu avec moi ?

Approche bien maladroite mais comment pouvait-il l'aborder ? Il n'avait jamais fait cela avant. Dans quoi s'était-il embarqué ? ...

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Effectivement, Meian n'était pas contente et son violoncelle lui servait de défouloir. C'était ça ou elle en mettait une à son père. Et ça ne se faisait pas. Donc, elle se lâcha sur son violoncelle, seul défouloir de toute façon qu'elle avait sous la main. S'en prendre à Neji n'était pas la solution. Il n'avait rien fait de mal et en plus, depuis le temps qu'elle voulait pouvoir lui parler, elle n'allait pas gâcher ça par ses humeurs. Et puis, elle était suffisament adulte pour faire la part des choses. Mais bon, son père allait parfois au-delà de sa patience .... peut-être était-elle moins patiente parce qu'elle rester enfermée ici ? Alors ses doigts couraient sur le manche, l'archet frottait les cordes. Qu'on l'écoute jouer, ça ne la dérangeait pas. Elle s'en fichait même complètement. Elle se savait talentueuse mais elle ne gagnerait pas sa vie avec ça. C'était plutôt une façon pour elle de s'extérioriser davantage et c'était également une façon pour elle d'être dans son monde. Un endroit où elle n'avait pas besoin de réfléchir. Tout simplement.

Les mouvements de Neji à ses côtés, elle les perçut. Tout comme sa voix qu'elle entendit. Mais pour le moment, elle ne voulait pas parler. Elle voulait juste jouer tout en faisant attention à ce qu'il faisait. Il vint alors s'asseoir à ses côtés. Elle le sentit s'approcher et s'installer près d'elle. Mais elle ne cilla pas. Elle savait qu'il était là. Elle savait qu'il la regardait jouer. C'était troublant. Véritablement troublant. Devrait-elle lui dire pour ses rêves ? Non... sans doute pas ... ou pas encore. Elle n'avait pas envie qu'il la prenne pour une folle, déjà que son père la faisait passer pour la pire des gamines .....

- Meian ? Veux-tu bien marcher un peu avec moi ?

Ces paroles, elle les entendit parfaitement et stoppa même ses mouvements presque immédiatement. De nouveau, l'archet resta en suspend au dessus des cordes et les doigts de sa main gauche n'avaient pas bougés du manche, prêt à faire le prochain accord qui ne vint pas. Elle soupira doucement et tourna la tête doucement vers lui, ses yeux ne regardant que le vide.

- J'aurais aimé qu'il m'en touche un mot d'abord, expliqua-t-elle avant de poser son archer à ses côtés et de remettre son violoncelle sur son support. Elle se pencha en avant et sa main vint saisir un objet posé sous son tabouret : son bâton d'aveugle. Elle le déplia avec assurance et se mit debout.

- D'accord, allons marcher.

Sa main libre se saisit d'un parapluie qu'elle tendit à Neji.

- Hors de question que je me mouille, lança-t-elle, un sourire au coin des lèvres.

Elle faisait sa maligne mais elle savait parfaitement qu'elle la ramènerait moins quand ils passeraient la porte de la maison pour gagner la rue. Et avec cette pluie incessante, elle ne 'voyait' plus rien ....

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Neji la regarda, Meian s'arrêta de jouer de son instrument et semblait réfléchir. Neji s'attendait à vois surgir une tempête contre lui pour être rentrer dans le jeu de son père mais elle ne fit rien de telle. Elle aurait juste aimer qu'elle soit prévenue bien avant. La jeune fille se leva et saisit un bâton d'aveugle et e son autre main elle prit un parapluie qu'elle tendit vers Neji lui répliquant qu'elle ne voulait pas être mouillée, affichant sur ses lèvres d'un sourire amusé. Neji fut légèrement surpris en voyant le culot de la jeune femme mais il n'en fit pas attention, après tout elle n'allait pas marcher et tenir son parapluie, il pouvait très bien faire cela pour elle. Le Hyuga saisit le parapluie, le déploya et le brandit au-dessus de la tête de Meian, la protégeant de l'averse. La pluie tombait lourdement et provoquait de forts sons sur le tissu du parapluie ...

- Allons-y ... A ton rythme ...

Neji s'avança quand elle décida de faire un pas en avant. Il s'arrêta devant le pas de la maison, son territoire et ne déciderait d'avancer quand elle le voudrait, ne voulant pas la brusquer. La condition d'aveugle était très difficile pour elle maintenant que Suna avait changé de typographie, des routes provisoires ont été créés pour circuler dans le village tout en évitant les maisons en ruines en pleine reconstruction. Une petite partie des remparts avaient été détruits et avaient causé un énorme éboulement dans le quartier des Myuja, ensevelissant leur repaire et leur maisons. C'était là-bas que le plus gros du travail restait à faire bien que tout Suna soit en activité. Mais il fallait également assuré les demandes de missions qui affluaient toujours à Suna, il ne fallait pas montrer de faiblesse et continuer de répondre aux demandes mais cela demandait du temps pour les ninjas qui ne pouvaient participer aux rénovations. Cela allait prendre beaucoup de temps pour que Suna se relève ... Et Meian mettrait du temps à se relever aussi, elle se relèverait en même temps que le village à moins que quelqu'un ne lui vienne en aide. Neji eut alors comme une poussée de chaleur monter en lui, il allait aider Meian à se relever, l'aidait à sortir de sa cage qui était son jardin, lui faire découvrir autre chose qu'un village en construction mais le renouveau du soleil ...

- Je suis avec toi Meian.

Ils s'avancèrent alors dans la rue, marchant lentement pendant qu'elle faisait ses premiers pas hors du village après les catastrophes. Neji la regarda marcher à ses côtés, son bâton tâtant le terrain devant elle et sur les côtés. Si elle tombait, il serait là pour la rattraper. Il prévoyait même quelques chose si elle était réticente à allez plus loin ... Quelque chose qui la ferait avancer d'une manière ou d'une autre. Pour l'instant elle semblait faire de gros efforts et Neji était quelque part fière d'elle car elle combattait sa maladie en même temps que cette oppression de ne pas savoir où elle était. Neji lui posa délicatement une main sur son épaule pour lui faire comprendre qu'il était toujours là et qu'il ne la quittait pas d'une semelle ...

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Quand les gens marchaient dans le sable, le déplacement des grains faisait qu'elle percevait la présence des personnes autour d'elle. Mais la pluie avait transformé le sable en boue et avait ruiné sa perception. Les destructions, les éboulements, la pluie incessante, tout cela avait changé sa vision des choses. L'attaque l'avait ébranlée. Elle était forte mais contre des shinobis de Ame, qu'aurait-elle pu faire ? Aveugle, elle était faible tout compte fait. Et les années passées à apprendre à se débrouiller seule avaient été ruinées en une seule nuit. Une seule. Un simple instant avait détruit plus de quinze années de travail. Et alors que la jeune femme avait décidé de ne plus quitter la maison, par lâcheté ou crainte, Neji Hyuuga apparaissait.

Les rêves qu'elle avait fait étaient-ils un signe ? Annonçaient-ils le drame qui allait arriver ? Aurait-elle dû y porter plus d'importance ? De toute façon, c'était trop tard maintenant, elle ne pouvait plus faire grand chose. Elle le savait. Ce qui était fait était fait. Elle n'avait pas le loisir de pouvoir revenir en arrière.

L'ouverture du parapluie se fit entendre et la demoiselle avança pour quitter l'auvent, Neji à ses côtés. Et le son bruyant de la pluie frappant contre le tissu du parapluie l'aveuglèrent bien plus que de raison. C'était cette pluie .... cette maudite pluie ....

- Allons-y ... A ton rythme ...

Elle esquissa un sourire. L'impression de sécurité qu'elle avait ressenti au cours de ses rêves lui revenait. Neji Hyuuga avait une présence rassurante. Vraiment. Et cette sensation allégeait le coeur de la jeune femme qui s'autorisa à faire un pas puis un autre hors de sa demeure, empruntant la rue en face de chez elle. Elle sentait la présence du jeune homme à ses côtés, marchant à son rythme, ne disant rien, la laissant faire. Il était avec elle. Il le lui avait dit. Et mine de rien, ça lui allait. Peut-être parce que c'était lui. Aurait-elle été si conciliante s'il s'était agi de quelqu'un d'autre ? Sûrement pas.

Ouvrant son pas grâce à son bâton, Meian n'avait pas l'impression d'avancer. Elle ne 'voyait' rien et ce bruit sur ce parapluie lui était douloureux. Elle s'arrêta au milieu de la rue, sans préméditation, et souffla doucement. Elle releva son bâton et le replia doucement, résignée. Non, elle n'irait pas plus loin. Elle avait l'impression de marcher sur un fil et qu'elle allait s'écrouler à chaque pas qu'elle faisait. Et jamais elle ne s'était sentie aussi faible alors qu'elle avait toujours été combattive.

La main de Neji se posa sur son épaule et ce simple geste fit battre son coeur bien plus fort. Elle avait du mal à réaliser qu'elle était réellement à ses côtés. Les rêves qu'elle avait fait avaient fait naître en elle des sentiments nouveaux et agréables. Et le simple fait d'avoir le fruit de ce rêve auprès d'elle était déstabilisant. Elle sourit avec douceur et posa sa main libre sur celle de Neji, en guise de remerciement. Mais elle trembla. Parce qu'une chaleur agréable s'était répandue en elle à ce contact. Elle retira alors sa main et attrapa le parapluie qu'elle referma sans autre forme de procès et le rendit à son compagnon.

La pluie glissait sur eux, imprégnant leurs vêtements, coulant sur leur peau. Meian leva la tête vers le ciel et ferma les yeux.

- La pluie .... elle étouffe ma vision .... Elle résonne, elle trompe, elle altère la perception, murmura-t-elle. Avant, il me suffisait de taper du pied sur le sol pour sentir les vibrations d'un objet auprès de moi. J'entendais le soulèvement des grains de sable quand quelqu'un m'approchait. Je percevais les mouvements grâce à l'air....

Elle se mordilla la lèvre inférieure et baissa la tête, regardant droit devant elle.

- Voir est difficile aujourd'hui. Je mets deux à trois fois plus de temps à percevoir quelque chose à l'extérieur. Plusieurs sons se mélangent et je dois me concentrer bien plus pour réussir à voir. Mais je n'y arrive pas. Si je sais que tu es près de moi, ce n'est pas parce que je te 'vois' mais grâce à la chaleur qui se dégage de ton corps. Maintenant, quand je suis dehors, c'est comme ça que je perçois les gens. Avant, je t'aurais entendu venir du bout de la rue .... avoua-t-elle avec un sourire amère alors que la pluie continuait de tomber sur elle, engorgeant ses vêtements. Elle frissonna.

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Neji suivait Meian, tenant son parapluie au-dessus de sa tête les gouttes de pluie tombant toujours, sans interruption, en continuité. Alors que la jeune femme était protégée par le parapluie, Neji lui subissait l'averse, ses vêtements lui collant à la peau, ainsi que ses cheveux noirs. Mais il n'en prêta pas attention, affrontant celle-ci avec fierté. Elle ne le ferait pas plier devant l'adversité et l'occupation des Amejins. Ce n'était pas terminé. Loin de là ... Le Hyuga suivait toujours Meian qui progressait à son rythme, tranquillement, elle effectuait peu de pas vers l'avant, posant un pied devant l'autre comme un funambule sur son fil d'acier, son bâton retournait la boue que formait le sable avec la pluie, ne l'aidant pas à s'équilibrer correctement. Finalement elle s'arrêta, Neji posa sa main et elle posa la sienne dessus pour le remercier, puis elle prit le parapluie le referma et rangea son bâton. Elle leva alors la tête vers le ciel, laissant les gouttes s'infiltrèrent en elle et sur son corps, mouillant ses vêtements autant que ceux de Neji qui lui travaillait dehors depuis quelques heures.

Au fur et à mesure qu'elle parlait et qu'elle lui confiait son errance dans ce nouveau lieu qu'était Suna, Neji la regarda attentivement de ses yeux blancs. Il ne lâcha pas son épaule et l'écouta attentivement. D'après ses dires elle pouvait presque se mouvoir dans Suna comme les voyants, sans handicap grâce à sa connaissance des lieux, entendre bien des sons, les entendre même à l'autre bout de la rue, elle savait même si quelqu'un approchait à cette même distance. Elle avait une perception hors du commun ... Intrigué, Neji se mit devant elle, la main toujours sur son épaule, par sa rotation elle devinait qu'il était devant. Puis il ouvrit ses propres yeux ...

- Byakugan !

Son Dojutsu apparut dans ses yeux, ses veines au coin de ses yeux ressortirent sous sa peau, formant des sillons jusqu'à ses tempes, ses yeux devinrent presque transparents et son regard se renfrogna. Il analysa les méridiens de cette jeune femme et il en fut surpris ...

- Tes méridiens ... Comment ? ...

Son réseau de chakra était en suractivité constante, ses sens s'en retrouvaient décuplés, sa perception poussée à l'extrême. Son chakra circulait très rapidement dans ses méridiens, intensifiant ses sensations. C'était la première fois qu'il observait cela chez une personne normale. Seuls des ninjas porteurs d'un Bijuu où utilisant des jutsus ou des drogues pouvaient avoir une telle poussée au niveau du chakra mais chez quelqu'un de normal c'était rare. Il fallait croire que sa cécité augmentait ses autres sens ainsi que son chakra. Neji regarda le réseau du chakra qui se mouvait en elle, seuls ses yeux n'étaient pas irrigués par son chakra, l'empêchant de voir. Il annula son jutsu et ses yeux redevinrent blancs, ses veines se résorbèrent et son regard redevint plus doux ... Il pressa sa main sur l'épaule de Meian et prit la parole ...

- Je te dois une petite explication Meian. Tu dois te demander ce que je viens de faire. Je suis, comme tu le sais, membre de la famille Hyuga et au sein de notre clan, nous avons un pouvoir, un Dojutsu plus particulièrement. Il se nomme le Byakugan. Cette particularité ... Il s'arrêta un instant et reprit en un soupir, de voir tout autour de nous à 360° degré, même derrière la tête, nous pouvons voir à travers les objets, les corps, rien n'échappe à notre vue. Je viens à l'instant de voir l'intérieur de ton corps ...

Il marqua un temps d'arrêt et reprit, lui donnant toute l'explication ...

- J'y ai observé ton réseau de méridien, ce sont des petites veines minuscules qui font circuler le chakra, ce qui permet à un ninja d'exécuter des techniques. Tes paroles ont éveillés ma curiosité et bien que je sache que ce que je viens de faire est impoli, il fallait que je comprenne comment ton corps fonctionnait ... Tu as une perception incroyable. Je n'ai jamais rien vu de tel chez une autre personne ! J'ai ...

Il s'arrêta, voyant son erreur. Il avait été incorrect envers elle en regardant à l'intérieur d'elle sans lui demander son avis. Mai sil fallait qu'il comprenne pour être en mesure de l'aider. Neji laissa tomber sa main et ouvrit le parapluie qu'il remit au-dessus de la tête de la Meian ...

Nous faisons demi-tour ? ...

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En sentant le mouvement de Neji, Meian fronça les sourcils. Il était face à elle, elle le sentait parfaitement grâce à la position de sa main sur son épaule. Elle pencha légèrement sa tête sur le côté en clignant des paupières. L'air ambiant venait de changer et quelque chose se passait. Et effectivement, le 'byakugan' lui fit bien comprendre que quelque chose arrivait. C'était désagréable. Parce qu'elle percevait parfaitement le garçon l'observer, sauf qu'elle n'avait aucune idée de la façon dont il le faisait. Au moment où il cessa son observation approfondie, elle était à deux doigts de le planter là et de partir. Mais il reprit la parole, parlant de méridiens, de chakra, du pouvoir de son clan dont elle avait entendu parlé plusieurs fois vu qu'on la prenait souvent pour une membre du clan Hyuuga. Mais ce qui lui déplut profondément fut quand elle se rendit compte qu'il avait regardé à l'intérieur d'elle. Comme ça. Comme si c'était normal. Comme si son corps était en libre-service.

Meian ne cilla pas tout d'abord, songeant que le shinobi allait s'excuser. Mais c'était sans doute bien mal connaître Neji Hyuuga dont l'arrogance n'était plus à prouver. Il ne s'excusa pas et proposa de faire demi-tour en ouvrant le parapluie afin de la protéger de la pluie qui tombait.

D'un geste vif, elle frappa de la main dans le bras du garçon, sans aucune hésitation, lui faisant lâcher le parapluie qui tomba sur le sol, laissant la pluie se répandre sur eux. Trempée pour trempée de toute façon...

" Tu te prends pour qui ? " claqua-t-elle d'une voix froide. Il était shinobi, certes, il était fort, certes mais il ne lui faisait certainement pas peur et si elle devait lui en coller une, elle n'hésiterait pas." Ca t'aurait dérangé de me demander mon avis avant de violer mon corps ? Tu crois que sous prétexte que tu es Neji Hyuuga et que je t'ai vu en rêve, tu as tous les droits ?!!! "

Elle parlait sous la colère. Elle parlait trop. Révéler qu'elle l'avait vu en rêve ne devait pas entrer en ligne de compte. C'était trop tôt pour en parler. Mais ce qui était dit était dit et elle ne cilla pas. De toute façon, c'était trop tard.

" C'est quoi cette nouvelle manie de choisir à ma place ? Mon père, et maintenant toi ... "

Elle déglutit alors qu'elle serrait ses doigts sur sa canne repliée.

" La pluie frappe sur le bandeau que tu portes sur ton front. La plaque de métal la fait résonner. Du coup, si je veux t'en coller une, tu peux être sûr que je te râterais pas. "

Oui, Meian était une fille gentille, souriante et avenante. Mais pas quand on tentait de prendre le dessus sur elle ou à faire ce qu'on voulait d'elle sans lui demander son avis. Elle n'était pas un objet. Le fait d'être aveugle n'autorisait personne à avoir la main mise sur son corps et sur son âme. La déception était grande. Ses rêves avaient idéalisés le shinobi et là, elle tombait de haut .... Elle fit un pas de côté pour le contourner, prête à partir.

" La prochaine fois que tu voudras savoir quelque chose, demande-le moi avant de fouiller à l'intérieur de moi ..... " murmura-t-elle, le regard baissé vers le sol, plus déçue qu'en colère.

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La tempête se déversa sur lui mais pas sous forme de pluie mais sous forme de paroles. Meian laissa éclater sa colère contre lui, sa déception, ne mâchant pas ses mots. Elle lui hurla dessus comme il l'avait sentit arrivé, trop tard pour faire demi tour, il fallait assumer ce qu'il venait de faire et dire. Mais au moins tout cela avait un but pour lui, tant pis pour les conséquences. Son père avait demandé qu'il l'aide sa fille et c'est ce qu'il ferait. Il n'était pas là pour construire quelque chose, tisser une relation avec quelqu'un, mais il avait bien pour objectif d'aider Meian à se retrouver dans ce village, qu'elle le haïsse ou l'adore peu lui importait, seul le résultat comptait et peu importe les moyens, moraux ou pas.

Elle déversa sa colère sur lui, crachant des flots de paroles qu'il ne prit pas la peine de reprendre seul un bout de phrase l'interpella ... Elle avait rêvé de lui ? Qu'entendait-elle par rêver ? D'après son père, elle était aveugle de naissance, comment pouvait-elle rêver de quelqu'un qu'elle ne pouvait rencontrer ? Quelque chose qu'il ne pourra pas discerner dans la tête de quelqu'un, même avec ses Byakugan ...

Elle frappa sa main et le parapluie tomba sur le sol, Neji ne prit la peine de se baisser pour la ramasser, gardant son visage droit et fixé sur Meian. Il l'écoutait attendant que la rage prenne le dessus, tant pis si elle lui en voulait, son intrusion en elle était rien à ce qu'il allait faire après qu'elle en est fini avec lui. Elle le menaça alors de le frapper ce qui aurait dût faire sourire le ninja mais il n'en fit rien. Après ce qu'il avait vu, il la sentait bien capable d'asséner des coups avec précisions, bien que l'arrêter ne poserait pas de problème. Si elle voulait le frapper, qu'elle le fasse, cela jouerait un peu plus sur ce qui allait arriver. Dans le fond, il lui réservait un coup de traître mais c'était pour son bien ...

- Soit. Frappes moi si cela peut t'aider, en tout cas c'est ce que j'ai promis à ton père ...

Neji attendit et au lieu de recevoir un coup elle préféra commencer à le contourner et lui murmurer que la prochaine fois il devrait lui demander ce qu'il voulait savoir au lieu de lire en elle. Cette fois il se mit à sourire, il la laissa passer derrière lui, sans la retenir, elle faisait ce qu'il voulait qu'elle fasse: retrouver son chemin, seule et sans aide ... Neji se tourna alors vers elle et parla d'une voix calme ...

- Et bien je te demanderais une dernière chose Meian. Retrouves, seule, le chemin de ta maison et je considérerais que tu n'as plus besoin de mon aide. Ton père m'a demandé de t'aider et bien c'est ce que je fais, si tu retournes chez toi, seule, j'aurais fait ce que j'ai à faire ... Et je n'aurais plus à lire en toi. Bon courage Meian ...

Puis les gouttes sur son corps s'estompèrent, les bruits métalliques sur son bandeau disparurent avec sa présence, laissant Meian seule. Le Hyuga atterrit sur un toit proche, en douceur et observa la jeune femme, seule au milieu de la rue. Elle n'avait qu'une petite distance pour retourner chez elle mais elle était à peine sortit de chez elle qu'elle avait perdue ses repères. Elle avait même confié à Neji que c'est grâce à sa chaleur qu'elle savait qu'il était là. Maintenant, c'était à elle de retrouver, par ses propres moyens le chemin de chez elle. Elle pouvait y arriver bien entendu et elle remarquera alors qu'elle venait d'accomplir un travail sur elle-même énorme et quel leur pseudo dispute avait été bénéfique dans un sens.

Neji voulait vérifier, sur le coup de la colère, si les sens de Meian se décuplaient encore plus, si sous le coup d'une forte émotion ses sens pouvaient s'intensifier d'avantage, il voulait également lui prouver que son père avait tort, qu'elle pouvait se débrouiller seule. C'était dur mais Neji ne faisait pas dans la tendresse, non, pas en ces temps durs. Le Hyuga resta ainsi debout, observant Meian. Elle le détesterait après ce coup-ci, refusant même de le revoir mais au moins, elle aurait appris quelque chose ...

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Pour sûr que ça allait être sa fête !! Shinobi ou pas, il pouvait être sûr et certain qu'elle lui en décollerait une la prochaine fois qu'elle l'aurait sur son chemin. Elle ne l'avait pas frappé quand il lui avait permis de le faire uniquement parce qu'il lui avait permis de le faire. On ne frappait pas quelqu'un une fois qu'on avait reçu la permission sinon d'où venait la surprise ? C'était complètement stupide et elle savait qu'il savait qu'elle ne répondrait donc pas à une telle invitation. Meian Fujikage tenait de son père et elle avait sa fierté non de non !!!! Et là, il venait simplement de la planter là en lui disant de retrouver seule le chemin. La blague passait très très mal. Et effectivement, avec un court instant de concentration qu'elle n'avait vraiment pas envie d'éterniser, elle avait dû se rendre à l'évidence : il l'avait effectivement abandonné. Elle aimerait pouvoir se débarasser de lui en faisant le chemin seule mais elle savait que ce n'était pas possible. Par contre elle regrettait amèrement d'avoir rêvé de lui et de s'être monté la tête !!! Il n'avait rien du garçon courtois qu'il semblait être. Les hormones d'adolescente faisaient faire n'importe quoi ! Vraiment !!!!!

" Abruti.... ninja ou pas, je te fais ta fête dès que je te revois .... " grogna-t-elle d'une voix assurée.

Prenant une profonde inspiration, elle tenta de visualiser les lieux avec le peu de moyen qu'elle avait. Déjà, elle savait où était le parapluie. Vu qu'elle avait commencé à contourner Neji, il était à présent à sa gauche, en léger retrait derrière elle. Le bruit de la pluie sur le tissu était caractéristique. Elle avait bien des techniques pour se repérer dans un lieu inconnu mais la boue et la pluie faussaient tout. Elle ne pouvait pas se servir de ses jambes. Elle n'aurait aucun retour de vibration. Et elle n'était pas sûre que son autre technique soit bien plus pratique. Coinçant sa canne repliée sous son bras, elle frappa deux fois dans ses mains, écoutant attentivement le bruit de la résonnance pour savoir si un obstacle se trouvait non loin d'elle. Mais cette maudite pluie étouffait les sons et ça l'énervait plus qu'autre chose.

Parce que le grand Neji Hyuuga se trompait lourdement. La colère ne décuplait pas les sens de la jeune femme. Au contraire. La colère la frustrait plus qu'autre chose et la bloquait. De ce fait, focalisée sur ses sentiments, elle l'était beaucoup moins sur son environnement. Et là, elle était focalisée sur ce qu'elle allait faire manger à ce prétentieux de shinobi. Pas étonnant que Suna se soit fait laminée par Ame avec des ninjas comme lui !!! Bien évidemment, elle pensait sous le coup de la colère et n'irait jamais dire une telle horreur. Beaucoup avait perdu dans ce conflit et elle savait parfaitement que Neji Hyuuga comme les autres avaient fait de leur mieux pour défendre leur village et protéger leurs habitants. Mais bon, quand on était en colère, on aimait taper là où ça fait mal.

L'eau imprégnant ses vêtements commença à la glacer. La pluie abondante avait refroidi les températures et les sunajins n'étaient vraiment pas habitués à ce qu'il fasse froid de cette façon là. Elle se mit à trembler de froid, persuadée qu'en plus de toute cette galère, elle allait attraper une pneumonie. Elle s'était faite embobinée. Si elle n'avait pas bougé de place, il lui aurait suffit de faire un simple demi-tour et de continuer tout droit. Mais non. Elle avait bougé.

Elle frappa de nouveau deux fois dans ses mains et dû se rendre à l'évidence : ce n'était pas concluant pour trois sous. Reprenant son bâton, elle le déplia d'une main tremblante. Elle était gelée. Si elle tombait malade à cause de ce crétin, il n'avait pas fini d'en baver !!! Pourtant, en dépit de ses efforts, elle devait bien se rendre à l'évidence, elle était perdue. Vraiment. Elle était perdue à quelques mètres de chez elle. N'était-ce pas pathétique ? Si, ça l'était. Et c'en fut trop pour la jeune femme qui avait déjà été pas mal ébranlée et qui avait pris sur elle pour quitter sa demeure, en pure perte. Les larmes se mêlèrent à la pluie. Elle paniquait.

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Neji l'observa, silencieux, juste au-dessus d'elle, ses yeux blancs scrutant ses gestes et ses méthodes pour se repérer. Il la contempla avec attention, il savait que ce qu'il venait de faire était dur, éprouvant et qu'elle le haïrait mais il voulait qu'elle soit capable de se débrouiller dans le village, quitter sa maison, sa prison dorée et marcher à travers Suna sans risquer de ce perdre. Peu lui importait ce qu'elle pensait de lui, ce qu'elle lui ferait. Il le méritait, il le reconnaissait mais son père ne lui avait pas demandé d'être ami avec elle mais de l'aider. Ce qu'il fit en ce moment. Une aide un peu rude, brutale et contraignante mais c'est ainsi qu'on apprend le mieux. Pas de théorique, la pratique valait bien mieux que tout le reste.

Le Hyuga la regardait du haut de son toit et la vit frapper ses mains entre elles pour provoquer du bruit, un effet de sonar. C'est ainsi qu'elle percevait les formes et les obstacles grâce au bruit et au toucher. Elle avait vraiment une perception hors du commun mais n'arrivait plus à s'en servir à cause de cette pluie, elle arrivait à percevoir un obstacle, le son se répercutant sur son propre corps. Incroyable ...

Mais elle paniquait, elle répétait ce mouvement plusieurs fois mais l'effet voulut ne semblait pas venir car elle sanglota, ses larmes se mêlant à la pluie. Il était aller un peu loin, jouant sur son handicap. Mais il fallait qu'il sache où étaient ses difficultés, ses faiblesses et sa force. La pluie l'empêchait de se mouvoir correctement, peut-être que dans un espace clos, hermétiquement fermé à la pluie elle pourrait s'y retrouver plus facilement. A leur prochaine tentative il lui ferait cet exercice, Neji sourit amèrement, si elle comptait toutefois le revoir ...

Mais la priorité était de la ramener chez elle. Bien sûr il n'allait pas la porter sur son dos et l'emmener dans sa maison. Non, il allait l'aider à rentrer chez elle, lui donner un petit coup de pouce ... Il sauta alors sur le sol, ses pieds heurtant la boue avec force et provoquant un bruit assez intense pour être entendu par Meian. Il atterrit devant elle à quelques mètres d'elle mais il ne prononça aucuns mots, il ôta même son bandeau de sa tête pour qu'elle ne puisse discerner le bruit que la pluie faisait à son contact ...

- Meian ? Je suis là.

Neji était juste devant l'entrée de la maison, ils n'avaient fait qu'une vingtaine de mètres qui les séparaient de la maison. Il n'était pas du tout éloigner mais elle avait perdu ses repères et aussi dur était Neji, il ne voulait pas traumatiser la jeune femme, quitte à s'en prendre de sa main mais il la conduirait chez elle en bonne santé. Il attendit de voir une réaction de Meian, il guetta ses gestes et attendit. La pluie dressait un rideau aveugle autour d'elle mais le son de sa voix devait la guider, du moins assez pour qu'elle puisse le rejoindre.

Le père de Meian vint sur le pas de la porte, aillant entendue Neji et il le vit, seul. Le Hyuga leva une main, lui demandant de ne rien dire et il lui montra sa fille, seule au milieu de la rue à une vingtaine de mètres d'eux. Keitaro les observa à tour de rôle et porta son regard sur sa fille ... Si elle décidait de ne pas bouger, Neji irait la chercher mais il voulait éviter cette éventualité, cela voulait donc dire qu'elle était faible, incapable de se débrouiller seule et d'après les dires de son père, elle n'était pas du tout de ce genre là. Le Hyuga joua sa dernière carte, une pointe forcé de sarcasme monta de sa voix ...

- Tu peux que je viennes te chercher peut-être ?

Tout le monde le prenait pour un arrogant, non il était juste dur, il n'aimait pas les faibles, ceux qui abandonnait vite, sans même combattre, il n'aimait pas les lâches qui fuyaient devant l'adversité et la difficulté. Mais il avait un profond respect pour ceux qui se battaient avec tout leurs moyens, si elle se battait,jusqu'à venir le frapper ... Elle aurait son respect et ses sincères excuses. Neji était ainsi et il ne changerait pas, même pour les yeux aveugles d'une jeune femme ...

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Jamais Meian ne se laissait aller aux larmes devant qui que ce soit. Elle estimait qu'elle était trop chanceuse pour se permettre une pareille faiblesse en public. Elle était en vie, bien portante, ses parents allaient bien, sa maison était debout, elle n'avait donc aucune raison de pleurer. Vraiment aucune. Pourtant là, elle pleurait. Parce qu'elle se croyait seule. Parce que la peur la poussait aux larmes. Pas la peur de ne pas réussir à rentrer chez elle, ça, elle savait qu'elle finirait par y parvenir, mais la peur qu'elle avait ressenti lors de l'attaque de Ame l'avait profondément touchée et bien que forte, elle restait une jeune femme humaine, ayant le coeur sur la main bien que dotée d'un sacré caractère. Et là, étrangement, au milieu de cette rue déserte, sous cette pluie abondante, elle se sentait seule. Elle se sentait horriblement seule. Perdue et abandonnée. N'avait-elle pas le droit d'être faible ? Elle n'était pas kunoichi !! Elle n'avait pas à se montrer forte tout le temps. Et ça, ni son père ni Neji ne le comprenaient.

Prenant une nouvelle inspiration pour parvenir à se détendre, elle entendit un bruit bien distinct, un bruit qui brisa l'espace d'un instant celui de la pluie frappant la boue. Un bruit à la fois léger mais lourd. Un bruit qui provenait de sa droite. Elle tourna légèrement la tête, concentrée, pour tenter de définir de quoi, ou de qui, il s'agissait. Mais elle était trop loin et ne voulait pas prendre le risque de se rapprocher. Elle n'était pas vraiment en position favorable et voulait à tout prix éviter les problèmes.

- Meian ? Je suis là.

Arrogant et hautain. Elle esquissa un sourire amère. Elle s'était bien fait avoir. Elle devrait éviter de laisser ses hormones parler à sa place; Ca ne la réussissait pas et ça la mettait dans une situation fort embarassante. Ainsi, il était revenu ? Quelle drôle d'idées. N'avait-il donc rien d'utile à faire plutôt que de venir la narguer ? C'était si facile d'être voyant ! Se débrouillerait-il aussi bien qu'elle s'il était aveugle ? Sans être prétentieuse, elle en doutait. Parce qu'elle avait du s'entraîner pendant des années pour réussir à faire tout ce qu'elle faisait.

- Tu veux que je vienne te chercher peut-être ?

Le sourire de Meian se fit plus large, et, d'un geste vif et précis, elle se saisit de son baton replié qu'elle lança dans la direction de Neji. Trompée par le bruit de la pluie, elle dévia très légèrement de sa trajectoire et le baton ne fit que frôler le shinobi au niveau du visage. Elle l'entendit tomber un peu plus loin derrière.

Elle se tourna légèrement pour lui faire face et fit les quelques pas qui la séparaient de lui, le toisant de toute sa hauteur bien qu'il était un peu plus grand qu'elle. Seuls quelques centimètres les séparaient. Assez proche, elle sentait la chaleur qui émanait de son corps. Elle en revanche, était gelée.

" Tu l'as enlevé .... " murmura-t-elle en passant sa main devant le visage de Neji sans le toucher. Elle ne sentait pas le froid du métal qui coupait la chaleur du corps au niveau de son front. Et elle n'entendait pas le bruit de la pluie se répercuter contre. " Tricheur .... "

Elle laissa retomber sa main le long de son corps.

" Quand les gens me rencontrent pour la première fois, ils sont persuadés que je suis une Hyuuga. Apparemment, tes yeux sont les mêmes que les miens. Mais moi, je ne vois pas .... "

Elle soupira doucement et, dans un élan de frustration intense, lui colla une bonne droite en pleine figure.

" Là, je t'ai pas râté ! " claqua-t-elle en le fixant de ses yeux morts. " Maintenant, si tu veux bien, raccompagne-moi chez moi et ramasse mon bâton au passage, ce serait gentil. "

Elle se frotta les mains l'une contre l'autre, excessivement satisfaite pour lui lança d'un air taquin.

" Et n'espère pas un second rendez-vous. "

Elle sourit. Pas un sourire hautain ou arrogant mais un sourire satisfait. Elle lui en avait collé une, donc pour elle, tout était effacé. Elle avait fait table rase avec une bonne droite.

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Meian se tourna vers Neji, un large sourire sur les lèvres, elle arma sa main et lança son bâton d'aveugle vers lui, le bâton le rata de quelques centimètres, le frôlant presque, retombant trois mètres derrière lui. Neji sourit à son tour, quand elle le voulait elle le pouvait. C'était déjà un bon signe et un début. Elle avança alors dans sa direction, comme si elle le voyait distinctement, le Hyuga ne broncha pas une seule fois et la laissa accomplir la distance qu'il la séparait de lui à elle, ainsi que de sa maison. Le Jounin la laissa avancer, son sourire taquin s'élargissant.

Elle se tint devant lui à quelques centimètres et leva une main vers son visage, n'entendant plus son bandeau frontal, du moins l'impact des gouttes sur sa surface métallique. Elle reposa sa main le long de son corps et après lui avoir confier que las gens la prenaient pour une Hyuga, elle lui colla un coup de poing en pleine figure. Neji tomba sur le sol boueux et s'étala de tout son long sur le sol. Meian éclata de satisfaction après lui avoir coller une belle rouste, elle s'en frotta même les mains. Elle lui dit alors qu'il n'avait pas à espérer de second rendez-vous ...

Neji sourit devant cette phrase et remit son bandeau sur son visage alors que son clone, allongé sur le sol, disparut. Le Hyuga était à trois mètres d'elle, près du bâton, se pencha et le ramassa. Il le regarda avec attention, sous tous les angles et regarda à nouveau la jeune femme qui se tenait un peu plus loin,, juste devant l'entrée de sa maison, devant son jardin ...

- Il n'y en aura pas ...

Il s'approcha alors d'elle et lui présenta son bâton qu'il lui mit dans la main. Keitaro voulait venir la chercher mais Neji leva sa main lui dissuadant de venir. Il reprit la parole alors d'un ton ferme ...

- J'ai pus constater que tu pouvais aisément me rejoindre là où j'étais au son de ma voix, tu es parvenu jusqu'à moi sans ton bâton et tu as réussi à me frapper sans entendre le son de mon bandeau. Je ne vois pas en quoi je peux t'aider. Pour ce qui est de rentrer chez toi, tu es juste devant l'entrée de ta maison, juste devant ton jardin, de là où nous sommes partis.

Il fit alors demi tour et fit quelques pas pour s'éloigner, il s'arrêta à deux mètres de distance, et reprit sa voix changeant du tout au tout, une voix calme, apaisante, plus douce, moins sévère s'éleva et il parla alors à Meian et seule elle pouvait l'entendre ...

- Je suis désolé d'avoir essayer de te faire sortir de ta cage, mais je te félicites néanmoins pour tes efforts fournis. J'espère que tu pourras à nouveau t'envoler hors de ta cage sans aide.

Puis il s'éloigna, ses bruits de pas s'évanouissant sous le bruit de la pluie sur le sable. Une cage ... Oui il en connaissait une de cage, celle du destin. Il toucha son bandeau, redessinant la marque sur son front. Enchaîner à son destin, sans possibilité de s'extirper. Mais lui avait réussi, en s'entraînant dur, il avait sut dépasser les plus grands Hyuga du clan, dépassant même ceux de la branche principale. Il s'était entraîné sans relâche pour échapper à son destin et cette Meian lui rappelait lui il y a quelques années, voulant à tout prix changer malgré sa condition. Bien qu'ils soient différents et opposés, ils se ressemblaient en bien des façons.

Neji sourit tristement, elle pouvait s'en sortir sans lui mais il fallait avoir la volonté, passé outre sa peur. Lui l'avait surmonté, la peur de ne jamais changer le destin. A elle de faire se travail sur elle-même ... Bien qu'elle lui disait qu'elle ne le reverrait pas, du moins à sa façon, Neji la garderait à l'œil, il verrait si elle essayerait de changer d'elle-même ...

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Un clone. Elle avait entendu le petit bruit caractéristique du clone qui disparait. Elle grogna en bougonnant un 'j'le déteste" plus pour la forme que pour être honnête. Elle entendit ses pas et se tourna légèrement. Il lui prit la main et y mit son bâton qu'elle serra, écoutant attentivement les propos du shinobi.

- J'ai pus constater que tu pouvais aisément me rejoindre là où j'étais au son de ma voix, tu es parvenu jusqu'à moi sans ton bâton et tu as réussi à me frapper sans entendre le son de mon bandeau. Je ne vois pas en quoi je peux t'aider. Pour ce qui est de rentrer chez toi, tu es juste devant l'entrée de ta maison, juste devant ton jardin, de là où nous sommes partis

Elle aurait bien voulu lui rétorquer que c'était son père qui désirait qu'elle soit aidée et pas elle mais elle resta silencieuse. Pas la peine d'en rajouter. Elle n'aurait jamais pensé que sa première rencontre avec Neji Hyuuga se passerait d'une telle façon. En d'autres circonstances, les choses auraient-elles été différentes ? Quand elle avait avoué avoir rêvé de lui, il n'avait pas relevé. S'en moquait-il ?

Elle l'entendit alors s'éloigner de quelques pas avant que sa voix ne s'élève de nouveau, calme, rassurante, comme celle qu'elle entendait dans ses rêves.

- Je suis désolé d'avoir essayer de te faire sortir de ta cage, mais je te félicites néanmoins pour tes efforts fournis. J'espère que tu pourras à nouveau t'envoler hors de ta cage sans aide.

" Ma ... cage ... " murmura-t-elle. Il n'avait pas tort. Elle s'était enfermée dans sa propre cage pour se préserver de son handicap, de la pluie, de Ame .... Il souhaitait qu'elle puisse s'envoler à nouveau. " comme un oiseau .... " ajouta-t-elle d'une voix si faible que même Neji ne l'avait sans doute pas entendue. Et il s'éloigna. Bientôt, ses pas furent perdus au milieu du bruit persistant de cette maudite pluie. Elle aurait aimé dire quelque chose mais rien ne vint. Et étrangement, elle se sentait .... mal .... Etait-il déçu ? Et elle, l'était-elle ?

Elle se dirigea vers sa maison et s'arrêta à hauteur de son père qu'elle savait là. Lui, elle saurait toujours quand il serait là.

" Ne fais plus ça .... Ne demande plus à qui que ce soit de faire ça .... Neji Hyuuga .... Il représentait quelque chose d'important pour moi avant ça .... et maintenant .... "

Elle se tut et ferma les yeux un instant.

" Ne refais plus ça. "

Et elle entra pour gagner directement sa chambre afin de se sécher pour ne pas attraper froid. Cette étrange rencontre lui avait laissé un goût amère .... Vraiment amère ...

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