Rencontre amicale ( PV Fuuseko Gekkou )

- Salut !, lança Fuuseko au garçon.

Ce dernier se redressa à son appel.

- Qu'est-ce que tu fais-là ? Tu es de garde ?

Le jeune Genin, porté par sa curiosité, en avait même oublié de se présenter. Une bourde qu'il s'empressa de rectifier, sans attendre de réponse de son interlocuteur.

- Désolé, je suis Fuuseko Gekkou, Genin du village d'Oto !

Déjà les premières lueurs du soir gagnaient déjà le ciel, et quelques fines gouttes de pluie arrivaient sur le visage de Fuuseko. Au pied d'une des tours de défense, rares étaient les gouttelettes qui parvenaient jusqu'à lui, étant abrité par un toit en construction. Sentant l'orage arriver, le jeune Genin mit sa capuche dans un mouvement lent, en aucun cas précipité.

Le garçon qui se trouvait devant lui semblait singulier. Évidemment il était Ninja, mais il y avait quelque chose de plus. Son interlocuteur paraissait avoir ce petit truc en plus propres aux ninjas d'Oto et qui manquait par moment à Fuuseko : la froideur, et une certaine brutalité, du moins dans le regard. Et ça, il l'avait bien ressenti lors de son apprentissage à l'Académie. Les professeurs fiers, arrogants, sévères, qui appliquaient la tolérance zéro. Cet état d'esprit régnait en maître sur Oto et ses alentours. Et le jeune Fuuseko s'y pliait, essayant de faire son regard dur et brutal. Mais il avait pourtant cette capacité à se lier d'amitié avec quelqu'un dès la première rencontre.

*Ce ninja m'intrigue...*

Le ninja, dont Fuuseko ne connaissait toujorus pas le nom, répondit.

- Je me suis dit que venir voir les Tours serait une bonne idée, car depuis le temps qu'on en entend parler, je voulais les voir. Et puis personnellement j'espère pouvoir un jour monter dans l'une d'entre elles... Et toi tu viens faire quoi ici ?

Prenant son temps pour trouver une réponse convenable, Fuuseko leva la tête et regarda la pluie tomber et le ciel...

- J'avais envie de gagner en hauteur... De me rapprocher du ciel. C'est tellement vivifiant de sentir le vent s'engouffrer partout, pour ensuite filer aussi rapidement qu'il n'était venu... Tu ne crois pas ?

A ces derniers mots, le jeune Fuuseko rebaissa la tête et fixa de nouveau son interlocuteur, qui était à présent debout. Tous deux se regardèrent pendant quelques instants, laissant à la pluie le monopole des sons.

Les obscurités prendraient bientôt la place de la clarté, les étoiles celle des nuages. Une pluie battante s'abattait sur le village d'Oto. Fuuseko était à quelques mètres de son interlocuteur, mais tous deux étaient des proies faciles pour la pluie. Les deux garçons affichaient une expression grave, se fixant mutuellement. Le gouttelettes s'intensifiaient, mais les deux Genin restaient de marbre. Celui qui s'appelait Otomo brisa ce silence par des paroles aussi froides que l'air ambiant.

- Personnellement je trouve le vent vicieux, tu ne sais pas quand il arrive et encore moins quand il part. Il est comme instable mais c'est vrai que de temps à temps il est agréable de sentir une petite brise... Au fait, désolé mais je ne me suis pas présenté, je m'appelle Otomo...

*Il est vraiment étrange, pour ne pas aimer le vent...* pensa Fuuseko.

Otomo leva la tête, songeur, lui-aussi. Puis, au bout de quelques instants, il fit un signe de la main en direction de Fuuseko. Otomo l'invitait à le suivre, sûrement pour se mettre à l'abri de la pluie qui devenait de plus en plus violente. En plus de ça, un fort vent s'était levé, entraînant divers objets par des bourrasques répétées. Les deux jeunes ninja marchèrent jusqu'à un petit un coin à l'abri, non loin de là. C'était un petit bâtiment abandonné, qui avait un toit. Fuuseko s'assit sur la petite murette qui délimitait la maisonnette.

- Tu as de la famille ici ? Ça fait longtemps que tu vis à Oto ?

Le jeune ninja trouvait la question plutôt étrange. Il répondit tout de même.

- Je suis né ici. Je vis chez ma grand-mère, à l'autre bout du village. Et toi ?

Pendant qu'il attendait la réponse d'Otomo, une table en bois, soulevée par le vent, fonçait droit sur eux. Sans aucune panique, Fuuseko tendit son bras d'un geste vif dans la direction de la menace. Sans utiliser aucune technique, il concentra son chakra et une puissante rafale de vent déchiqueta la table, ne laissant que des miettes. Ces dernières n'avaient pas le temps de redescendre sur le sol qu'elles étaient emportées par un vent sifflant très fort.

- Désolé, j'ai été un peu lent à réagir...

- Heu...m.... merci... J'avais pas vu qu'une table allait nous heurter... Merci..

Otomo s'était excusé d'un ton plutôt bas, assez timidement. C'était pourtant étrange qu'il ne se soit pas plaint du temps horrible que Fuuseko avait mit pour repérer le danger et détruire la table. Enfin, ils étaient tous deux saufs, et c'était le plus important. Après qu'il eut fini sa phrase, Otomo releva quelque peu la tête et reprit la parole.

- Et bien, on peut pas trop dire que j'ai... de la famille, la seule famille que je peux supposer avoir : c'est Orochimaru-sama... Et encore, avec de la famille comme ça, autant dire que j'en ai pas.

Cette réponse choqua le jeune Fuuseko. Orochimaru, un des trois ninjas légendaires, certainement beaucoup plus puissant que le Rizugake lui-même ! Comment un ninja pourrait avouer avoir honte de posséder la même chair que cet être à la puissance incroyable ! Si Fuuseko avait cette puissance, il pourrait voyager, aller où bon lui semble, sans se soucier d'avoir ou pas l'autorisation d'un Kage. Son interlocuteur reprit ensuite la parole.

- C'est bien alors si tu es avec ta grand-mère, mais... Enfin si c'est pas trop indiscret... Où sont tes parents ?

Otomo avait changé de sujet. Fuuseko avait pu voir dans les yeux de son compagnon un éclat. Peut-être que, pour lui, Orochimaru représentait une personne qu'il fallait éliminer. C'est compréhensible, étant donné le nombre de Jutsus interdits qu'il utilise et le nombre de personnes mortes par sa main... A cette question, Fuuseko sourit. Il avait le regard vide, mélancolique.

- Mon père a été tué parce qu'il était trop curieux. Quant à ma mère, elle s'est enfuie car c'était une lâche...

A ces mots, Fuuseko se mit à rire, sourdement. Il serra les poings, et une force puissante monta en lui.

- Une lâche !

Une puissante bourrasque incontrôlée se répandit alors avec une force incroyable à partir de Fuuseko. Ce concentré de vent et de haine, inhabituel pour le jeune Genin, fonçait tout droit sur son compagnon Otomo. Comment allait-il réagir ?

Des flashs arrivaient subitement dans la tête de Fuuseko. La visage de sa mère, en larmes, qui le quitte. Sa silhouette qui s'en va loin et sa grand-mère qui le sert dans ses bras. Sans le savoir, le Genin avait accumulé une incroyable haine pour ses parents, incapables de le protéger, incapables de se protéger eux-mêmes, incapables d'affronter la réalité, incapables de se relever et de se battre, incapables de fuir assez vite...

- Incapables !

Sans que Fuuseko s'en rendit vraiment compte, les bourrasques de vents s'intensifiaient. Lorsque Otomo lança quelques offensives timides contre lui, il fut ramené un peu vers la raison. Il ne pouvait rien y faire, mais là il le savait. Le garçon avait parfaitement conscience de ce qu'il faisait et du danger qu'il faisait encourir à Otomo, mais il n'arrivait pas à le contrôler. De temps en temps, quelques bribes de paroles venant d'Otomo lui parvenaient, mais elles étaient vite balayées par le sifflement d'un vent très puissant. Fuuseko ferma les yeux et se concentra.

- Canaliser... le chakra...

Après une intense concentration, une ultime rafale tonna, et les deux garçons tombèrent. Fuuseko fut projeté quelques mètres plus loin, sous la pluie. Otomo était contre le mur. Le jeune Gekkou était à deux doigts de perdre connaissance, mais il parvint tout de même à se relever. D'un pas boiteux et mal assuré, il retourna auprès d'Otomo. Le toit qui les abritait était à moitié envolé, mais il pouvait encore les protéger de la pluie qui continuait incessamment de tomber. Qu'est-ce qui venait de leur arriver ? Ce genre d'évènement ne s'était jamais produit auparavant. Une telle "explosion" de chakra incontrôlée, c'est étrange. Il se concentra de nouveau sur Otomo.

- Hé, ça va aller ?

La voix d'Otomo était faible mais quand même audible. Il se redressa tout en répondant.

- Je.... Oui, je vais bien mais c'est plutôt à moi de te demander ça... Qu'est ce qui t'as pris tout d'un coup ?

Ne sachant pas trop quoi répondre, Fuuseko était un peu gêné. Il allait prendre la parole quand il sentit Otomo se jeter sur lui. Il ne comprit pas tout de suite pourquoi, mais à la vue du toit effondré, tout était clair. Le toit s'était écroulé sous la puissance du choc et le jeune Otomo avait sauvé leurs deux vies en poussant Fuuseko hors de la maisonnette. La pluie était un peu moins intense mais elle était toujours là. Quelques fines gouttelettes tombaient sur le visage des deux garçons. Le plus vieux des deux s'était relevé en premier, tendant la main à celui qui était devenu tout récemment son ami.

- Il semblerait que beaucoup de choses te préoccupent... Et ces choses-là tu as du mal à vivre avec, finalement par rapport à toi je peux dire que je suis chanceux. Enfin, je pense qu'on ferait mieux de partir d'ici et d'aller plutôt dans un bar, t'en penses quoi ?

- Oui... T'as sûrement raison. J'en connais un pas loin à deux rues d'ici.

Otomo acquiesça d'un signe de tête et aida Fuuseko à se relever. Ce dernier essuya un peu les quelques traces de poussières par ci par là sur ses vêtements et remit sa capuche pour couvrir ses cheveux violets foncés. Mettant les mains dans ses poches, il invita Otomo à le suivre. Les deux Genin marchèrent sous la pluie pendant quelques minutes et, après un ultime virage à droite, arrivèrent en face de l'échoppe "Chez Usajii". Il avait aidé l'homme qui tenait la boutique en lui gardant son troupeau de vaches, la semaine passée. Dès qu'il fut reconnu, Usajii le reçut chaleureusement. Il invita les deux ninjas à une table inoccupée et leur offrit un bol de ramen bien chaud.

- J'espère que tu aimes les Ramen, Otomo ! dit Fuuseko, en souriant.

Les deux jeunes hommes mangèrent à leur faim, et en profitèrent pour se réchauffer un peu, après tout ce temps passé dehors sous la pluie.

- Otomo... Je suis désolé pour ce qui s'est passé tout à l'heure. C'est la première fois que ça m'arrive... Je ne contrôlais plus ce que je faisais et mon chakra s'évacuait à une telle vitesse... Encore désolé !

L'air du bar sentait le porc et les nouilles. Une odeur alléchante partait des deux bols de Ramen bien préparés, diffusant cette sensation réconfortante dans tout le petit établissement. Le gérant de la boutique étant un ami de Fuuseko, ce qui leur permit de manger gratuitement. Otomo remercia Fuuseko, puis tous deux attaquèrent la nourriture, ayant besoin de recouvrer des forces.

- Ne t'inquiète pas... Je ne t'en veux pas, pourquoi tu voudrais que j'ai de la rancœur pour quelqu'un qui a vécu des choses... incompréhensible ? Et qui n'a, apparemment, pas l'habitude de faire partager ce genre de secret. Sincèrement Fuuseko, j'aurais trop de mal à comprendre ce que tu ressens car je n'ai pas de parent, mais une chose est sûre : c'est que pour éprouver une telle haine, tu as du endurer pas mal de choses plus difficiles les unes que les autres. Et pour ça je t'en veux pas.

Otomo avait prit la parole entre deux coups de baguettes. Fuuseko était vraiment heureux, maintenant. Quelqu'un qui ne semblait pas comme tout le monde lui parlait et le comprenait. Ça faisait vraiment chaud au cœur. Les deux Genin finirent leurs bols respectifs, tout en les savourant au maximum. Une fois les panses bien remplies, Fuuseko était sur le point de demander une faveur à Usajii lorsque Otomo lui parla, le regardant droit dans les yeux.

- Sinon, c'est quoi ton objectif dans la vie ? T'as un but ?

- Pas vraiment... J'aimerais juste être libre. Pouvoir aller où bon me semble, en volant à la manière d'un oiseau. Un jour, je développerai cette technique grâce au Fuuton et je m'envolerai !

A ces mots, les quelques clients tardifs qui restaient tournèrent leur regard quelques instants vers le jeune garçon et reprirent ensuite leurs conversations. Cette réponse aurait pu paraître stupide au début, mais c'était le rêve de Fuuseko, et aucun rêve n'est jamais stupide. Il regardait Otomo en souriant, puis demanda enfin quelque chose au vieux commerçant, qui allait fermer.

- Usajii-san ! Est-ce que le terrain près de votre ferme sera libre demain ?

Le vieil homme semblait avoir compris où Fuuseko allait en venir, et il sourit tellement qu'il laissait apparaître une dentition très largement malmenée.

- Si tu veux t'entraîner, vas-y, ça ne me pose aucun problème, Fuuseko-chan !

Fuuseko le remercia d'un sourire sincère et du fond du cœur. Se retournant vers son ami, Le Genin bailla largement et s'étira les bras.

- Otomo, ça te dirait un petit combat amical, demain ?

Il avait vraiment envie de voir les techniques de son ami. Fuuseko en avait déjà eu un aperçu lorsqu'il avait utilisé le Dome Démoniaque, mais il voulait à tout prix savoir comment Otomo se battait, et quelles seraient ses chances faces au Fuuton.

- Oui !!! Très bonne idée ! Comme ça je pourrais voir de quoi tu es capable lorsque tu as la tête sur les épaules et quand tu te maitrises... Sa risque d'être très intéressant !

Fuuseko était réjoui quand il entendit la réponse positive de son ami. Tout ça était grâce au vieux Usajii, qu'il connaissait depuis bien longtemps. C'était un ami de sa grand-mère et il venait prendre le thé de temps en temps chez eux. Le terrain dont il parlait se situait à l'extrémité du village d'Oto, près de l'enclos où il gardait ses vaches. Le Genin avait appris que sa grand-mère aimait s'entraîner là-bas.

*Enfin je vais combattre un ninja !*

Otomo et Fuuseko riaient de bon cœur, ils se sentaient bien après ce bon repas. Le plus âgé des deux se tapota le ventre pendant que Fuuseko lâcha de nouveau un gros bâillement. Décidément, ces deux Genins s'entendaient très bien. Redevenant un peu sérieux, Otomo fit une proposition au jeune Fuuseko.

- Dis, après notre combat demain, ça te dirait qu'on fasse une mission de rang C à deux ? Ça pourrait être super cool et ça serait un moyen de tester notre synchronisation. Personnellement je n'ai fait qu'une mission en duo et... Enfin, sa serait sympa non ?

- Ben en fait, je n'ai fait que des missions de rang D pour l'instant. Cette occasion est sûrement la bonne de commencer à faire des rangs C !

Fuuseko avait le visage auréolé d'un large sourire. Otomo le lui rendit et le Genin regarda par la fenêtre. La pluie avait cessé mais la nuit était tombée, révélant un ciel tapissé d'un nombre incalculable d'étoiles.

- Allez il se fait tard. On se voit demain au terrain d'entraînement, vers 13H, d'accord ? A demain !

Fuuseko n'avait pas pu attendre la réponse de son ami que déjà il courait vers la sortie. Il était horriblement tard et sa grand-mère se ferait un sang d'encre si son petit-fils revenait trop tard. Quelques jours auparavant, Fuuseko s'était endormi dans un arbre, se faisant hurler dessus à son retour le lendemain matin. Il lui fallait vite arriver chez lui, sans quoi sa mémé ferait un scandale. Quand il fut chez lui, bizarrement, son aïeul était endormie et la maison éteinte. Elle avait du croire que Fuuseko lui referait le même coup deux fois de suite. Ce dernier rentra par la fenêtre de sa chambre et s'affala dans son lit, sans prendre la peine de se déshabiller. Il lui tardait le lendemain !

[HRP - Tu poste encore une fois en disant qu'Otomo rentre chez lui, Ok ? Je t'enverrai un MP quand j'aurais créé le sujet du combat ! - HRP]