Vent, sable et souvenirs ... [RP solo]

Le désert, les dunes, le sable ...

Des milliards de millions de grains de sable composaient cet immense territoire aride et sec, des particules de terre si petits et tellement puissants à la fois. Seul le grain de sable était insignifiant mais à plusieurs il représentait une force gigantesque, une puissance qui pouvait être encore plus destructrice que l'eau. Mais cette masse de forme ne bougeait pas, vivant au rythme du vent qui balayait le désert, changeant continuellement de forme, ne donnant aucunes prises de repère pour voyager à travers ses dunes de sable. Immense et contraignant, calme mais dangereux, le désert était l'arme la plus puissante du village de Suna, et un seul était en mesure de contrôler sa puissance, déchaîner sa force insoupçonnée, la montrer sous sa forme la plus puissante, son véritable visage: Gaara. Debout sur sa tour, il observait silencieusement le désert qui entourait son village, perdant son regard froid et impassible dans cet immensité désertique et hostile. La lune étant pleine, éclairait de ses rayons le village endormit, seules quelques fenêtres restaient encore allumées des gens qui comme lui ne trouvaient le sommeil et passaient le temps à regarder par leur fenêtre. Elles s'éteignirent au bout de quelques minutes, trouvant le sommeil réparateur pour attaquer une nouvelle journée. Seules deux lumières ne s'éteindraient jamais, les deux yeux bleus de Gaara ...

Rêves devenant cauchemars, vie devenant néant, jeux devenant violences. Voilà ce qu'il voyait dans son sommeil, massacres perpétués par l'Homme et le Démon, vies arrachées par des combats sanglants, innocence retirée à des enfants, tuant, pillant, détruisant d'autres enfants. Voilà ce qu'il trouvait quand le sommeil le gagnait. Il ne pouvait pas dormir, Gaara ne le pouvait pas, condamner à rêver de tout ceci, de les voir à répétition, transformant peu à peu son esprit en une machine à tuer, subissant un lavage de cerveau. Shukaku voulait le rendre psychotique, un vrai tueur, un être incapable d'émotion, de ressentir de la pitié, un être dénué de compassion et pour qui tuer n'est rien juste qu'un geste aussi banal que de bailler. Depuis qu'il était bébé, il était assailli de ces visions cauchemardesques, insoutenables pour un enfant ...

Son esprit avait changé, devenant plus froid, accueillant le crime et son sein et le goût du sang, le sang métallique, la couleur écarlate de ce fluide corporel avait hanté Gaara, jusqu'à en devenir une obsession. L'Homme faisait souffrir son prochain et Gaara en avait pris goût très tôt, seulement inconsciemment. Même enfant il restait le petit être en quête d'ami, à la recherche d'un contact autre que le sang qui l'éclaboussait dans ses rêves, un contact physique qui pourrait lu montrer qu'il existe autre chose que des tueries sanguinaires ... Non, personne ne lui donnait ce semblant de contact, cette douceur qui semblait faire chavirer et sourire les enfants. Gaara le voyait lors de ses longues promenades, quand c'était l'heure de rentrer, il voyait les enfants courir dans les bras de leur papa ou leur maman et ils les serraient fort dans leur bras et souriaient. Seul sourire que connaissait Gaara était celui des hommes observant l'agonie d'une femme oui d'un enfant avant de l'achever dans une effusion de sang. Des larmes coulèrent sur les joues de Gaara et il reprit sa route, seul à travers ses dédales sombres. Les gens lui jetaient des regards à la fois haineux et effrayés, ne voyant que le monstre qui l'habitait, non le petit être en manque d'amour, en manque d'innocence, en manque de tout ce qui faisait un enfant. Un seul être lui apportait le minimum d'attention: Yashamaru, l'oncle de Gaara, frère de sa mère. Ce fut le seul être qui lui donna un semblant d'amour, lui expliquant des choses, des concepts que Gaara ne saisissait pas. Gaara avait l'impression d'avoir une famille avec son oncle, le rendant joyeux, voulant devenir un enfant à tout prix, faisant des efforts pour se faire accepter !

Jusqu'à ce fameux soir, là où Gaara prit un virage qui fit de lui l'un des tueurs les plus prolifiques de Suna, sa plus puissante arme, un être dénué de conscience, de compassion et de pitié, un être pour qui tuer est un geste aussi banal que de bailler ... Alors que Gaara venait de subir une nouvelle vague de haine à son égard e la part des habitants, celui-ci tua l'un d'eux, son esprit perturbé prenant le dessus sur son être faible. Il broya le corps d'un des habitants puis s'était enfui sur un toit pour y pleurer, une nouvelle fois, seul. Mais ce ne fut pas le plus tragique, un homme masqué vint derrière lui lui envoyant une salve de kunais. Gaara ne bougea pas, ce fut son sable qui le protégea, parant l'attaque de l'assaillant. Gaara se retourna et des larmes de colère tombèrent sur son visage et se défendit. D'un geste, il broya le corps de l'ennemi qui tomba sur le sol mortellement blessé mais encore conscient, Gaara se planta aux côtés de l'homme et lui enleva son masque et des larmes d'incompréhension prirent le dessus sur la colère: Yashamaru, son oncle était étendu là, devant lui agonisant. Il lui expliqua alors la vérité, la dure et triste réalité. Personne ne l'aimait, tout le monde voulait sa mort, il ne devait pas vivre, il était un monstre qu'il fallait éliminer au plus vite. Son oncle se fit exploser mais Gaara ne subit aucun dégâts, il pleurait toujours, derrière le bouclier de sable ruisselant de sang. Gaara se leva alors, un nouveau regard naquit sur son visage, une expression qu'il porta pendant maintes années. Un regard froid, impassible, un regard puissant prit possession de ses obsidiennes. Il se redressa et s'infligea sa première blessure, le sable vint marqué au sein et à la douleur, le pictogramme de l'amour sur son front et c'est là que naquit Gaara du désert ...

Le Kazekage toucha le pictogramme avec sa main, un signe qui resterait éternellement inscrit dans sa chair, son être non touché par les armes mais marqué par la tristesse et la solitude. Le vent soufflait toujours sur le désert et le village, balayant les dunes de son souffle changeant, faisant voler les habits de Gaara, toujours silencieux. Il avait été pendant longtemps cette machine à tuer, une arme incapable de sentiment, tuant tout ceux qu'il le croisait. Sa raison de vivre passait par le meurtre et l'odeur du sang, rien n'était plus jouissif que d'ôter la vie d'un être et sentant la sienne augmenter. Son père avait essayé de le faire tuer des centaines de fois, multipliant les attaques contre son propre fils, toutes déjouées par Gaara. Son père, son propre père attentait à sa vie, voulant supprimer son propre fils, la chair de sa chair. Et l'amour ? Gaara n'y croyait plus depuis longtemps, pour lui l'amour venait du sable protecteur, le sable qui faisait de lui un être entier, qui l'aidait à vivre et à se sentir vivant au travers de ces tueries ... Gaara leva un bras et du sable coula de sa gourde sur sa main, chaque grain de sable de sa calebasse était imprégnés de sang de victimes, de ses victimes. Chaque grains tombèrent sur sa paume et s'écoulaient sur le sol, la sensation de douceur du sable, voilà le seul contact physique qu'il connaissait, le contact doux et chaud du sable ...

Le temps passa, faisant de Gaara un monstre sanguinaire, assoiffé de meurtres et jamais rassasié. Il en voulait toujours plus, toujours plus de sang, de fluide corporel et vital, tuer pour vivre, sentir son existante toute entière dans le meurtre. Voilà sa vie. Voilà ce qu'était sa vie ... jusqu'à ce qu'il Le rencontre, Lui. Un garçon qui, comme lui avait connu solitude et souffrance, voyant sa vie prendre un tournant des plus brutal, un garçon au regard froid et impassible, mêlé de tristesse et de détermination, un garçon aux cheveux aussi noirs que la nuit et aux yeux rouges sanguins: Uchiwa Sasuke ... Cet être lui fit porter un nouveau regard sur le monde et sur ce qui l'entourait. Il le rencontra, d'abord ennemi, luttant l'un contre l'autre et leur lutte devint une compétition et de cette compétition naquit un lien, celui de l'amitié. Gaara n'avait rien vu venir, il vit en lui un être semblable à lui-même, se tenant à l'écart, vivant seul. Il se souvint d'un jour où leur regard s'était croisé et les deux hommes purent lire en l'autre toute la puissance dans leurs yeux, la même colère, la même force venant de cette solitude si dure. Ils s'étaient compris dès l'instant où leurs yeux se croisèrent, ils purent lire en l'autre et ils sourirent ensemble ... Ce jour marqua un changement radical en Gaara, il changea de vision, il voulut changer les choses et les mentalités, il voulut devenir Kage de Suna.

Il y parvint enfin, après des années de lutte et d'effort, Gaara décrocha ce titre. Il savait que cela n'avait pas été donné pour lui laisser une seconde chance mais pour mieux le contrôler, pour essayer de faire de lui une are contrôlable. Gaara le savait bien, mais il se donnait lui-même une seconde chance, tentant de faire changer la vision des gens de Suna sur lui. Il devint alors plus compatissant, protecteur envers les habitants, leur rendant des services, se montrant sous un nouveau jour et le temps passa et les gens finirent par l'accepter, seuls les Anciens voyaient en lui le monstre qui sommeillait mais les habitants lui firent confiance et il fut nommé Kazekage. Il pouvait maintenant donné l'amour auquel il n'avait jamais eut droit, donnant du réconfort, aidant du mieux qu'il pouvait, apportant conseil et soutien. Le moindre conflit, Gaara se déplaçait pour le régler lui-même, il faisait preuve d'autorité mais savait faire passer un message clair. D'autres avaient put connaître son aide, Gaara en avait aider plus d'un, certains lui rendirent visite la nuit, d'autres se cachaient, recroquevillés sur eux-même mais Gaara finissait toujours par les relever, leur tendant une main de soutien ... Un nouveau Gaara était né, un Gaara capable de sentiment, d'émotion, de compassion pour qui tuer était un acte à éviter au mieux ... Il se forma alors une famille et cette famille était son village et ses habitants ainsi que ses protecteurs, les ninjas de Suna. Gaara et les shinobis formèrent la nouvelle génération et ceux-ci devinrent des ninjas d'exception. Le Kazekage était fier de son village, il éprouvait du réconfort quand tous les visages des habitants le saluait poliment dans la rue, ce n'était plus les regards haineux et effrayés qu'on lui jetaient quand il était enfin mais des regards joyeux et fiers de lui le fixaient. C'était quelque chose de nouveau et de chaud, quelque chose de bon, l'amour ...

Un sourire apparut sur le visage impassible de Gaara, il laissa tomber sa main et le sable s'arrêta de couler. La nuit commençait à décliner et le soleil pointait ses rayons chauds et lumineux sur le village. Celui-ci commença à s'animer les fenêtre s'ouvrirent, certains virent le Kazekage, sur sa tour et lui firent des signes de mains. Les activités du matin reprirent, des cris et des rires retentirent, le village s'animait et avec lui le cœur battant de Gaara aussi. La nuit faisait place au jour, le soleil prenait l'ascension sur la lune. Le désert étincela réchauffant l'air, toujours balayé par le vent incessant du changement ... .

Gaara bascula sa tête légèrement en arrière et inspira une bouffée d'air et rejeta cet air vivifiant et prononça une phrase ...

- Je suis vivant ...

Ce vent avait changé bien des choses dans le monde des ninjas, changeant Gaara, changeant Sasuke, les habitants, les Hommes, changeant les mentalités, trompant, aidant, tuant, corrompant, trahissant, soutenant. Mais Gaara savait quelque part, bien que tous étaient différents, il savait que chaque Homme, quel qu'il soit, aimait sentir ce vent sur son visage, le vent du changement ...

» Pluie larmoyante sur le sable...
» La profondeur des pupilles du sable.
» Lourds souvenirs...ainsi qu'une rencontre